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Je publie ici un article frappant. L’original est en anglais. J’ai pris le temps de le traduire car j’ai la quasi-certitude que les révélations de l’auteur, son raisonnement et ses recommandations sont d’une importance cruciale pour tout citoyen du Monde Arabe. Je tiens à souligner que cet article a été publié le 16 Janvier 2011, soit bien avant les évènements en Libye ou encore en Syrie. La date de sa publication est une donnée à ne jamais perdre de vue pendant la lecture.
Le coup d’Etat de Wikileaks en Tunisie :
La CIA rabat un Tsunami Méditerranéen de Coups d’Etat ; Libye, Egypte, Syrie, Algérie, Jordanie, Italie sont tous ciblés ; Les Etats-Unis et la Grande Bretagne cherchent de nouvelles marionnettes pour affronter l’Iran, la Chine et la Russie ; Les domestiques d’Obama Cas Sunstein, Samantha Power, Robert Malley et l’International Crisis Group impliqués dans les destabilisations
Washington DC, le 16 janvier 2011 – L’intelligence Américaine vit aujourd’hui une exultation quasi obsessionnelle après le renversement réussi du gouvernement Tunisien du Président Ben Ali ce weekend. Le Département d’Etat et la CIA, à travers des médias qui leur sont loyaux et fidèles, alimentent impitoyablement le tapage médiatique du Coup d’Etat Tunisien des derniers jours en tant que prototype de la deuxième génération des révolutions colorées, coups d’état postmodernes et déstabilisations populaires du pouvoir d’inspiration américaine. Au département d’Etat et à la CIA, des plans fébriles sont en cours d’élaboration pour un véritable Tsunami méditerranéen conçu pour renverser la majorité des gouvernements du Monde Arabe et bien au-delà. Les planificateurs impérialistes imaginent désormais qu’ils sont en mesure de renverser ou d’affaiblir les gouvernements Libyen, Egyptien, Syrien, Jordanien, Algérien, Yéménite et d’autres probablement pendant que les efforts continus de la CIA visant à démettre des fonctions le Premier ministre italien Silvio Berlusconi (à cause de son amitié avec Poutine et de son soutien pour le gazoduc South Stream) font de ce plan une tentative de déstabilisation non seulement à l’échelle arabe mais aussi à l’échelle méditerranéenne.
Une révolution contre la faim et non une Révolution du Jasmin
Les planificateurs impérialistes de Washington croient désormais qu’ils ont réussi à rénover leur modèle existant de révolutions colorées ou de coups d’état postmodernes. Cette méthode de liquidation des gouvernements commençait à perdre un peu de son prestige après l’échec de la tentative de révolution ploutocratique des Cèdres au Liban, le retournement de la révolution Orange du FMI et de l’OTAN tant haïe en Ukraine, l’effondrement ignominieux de la Révolution Twitter de Juin 2009 en Iran et le discrédit généralisé de la Révolution des Roses en Géorgie soutenue par les Américains en raison des activités bellicistes et oppressives du fasciste fou Saakashvili. Le consensus impérialiste veut désormais que les évènements tunisiens forment le précurseur d’une nouvelle version de coups d’état populaires spécifiquement adaptés à la réalité d’aujourd’hui et plus précisément celle d’une récession économique mondiale, d’une crise de répartition et d’une désintégration de l’économie casino mondialisée.
Les tumultes tunisiens sont décrits dans la presse américaine comme la «révolution du jasmin», cependant, il est serait beaucoup plus pertinent de les considérer comme une variation de révolution classique contre la faim. L’agitation tunisienne n’était pas principalement liée à la volonté de la classe moyenne de s’exprimer, de voter ou encore de surfer librement sur Internet. L’agitation a commencé par les déprédations de Wall Street qui ravagent encore aujourd’hui la planète entière : des prix outrageusement élevés de la nourriture et du carburant provoqués par la spéculation sur les produits dérivés, des niveaux élevés de chômage et de sous-emploi, et un désespoir économique général. Le déclenchement a été le suicide tragique d’un vendeur de légumes à Sidi Bouzid qui a été harcelé par la police. Comme Ben Ali se battait pour rester au pouvoir, il a donc reconnu la cause des troubles par son geste ordonnant d’abaisser les prix alimentaires. Le gouvernement jordanien a pour sa part baissé les prix des aliments d’environ 5%.
Assange et Wikileaks, Outils clés de la CIA pour Duper la Jeunesse
La nature économique de l’agitation actuelle pose un réel problème pour les impérialistes de Washington, puisque la ligne du Département d’Etat tend à traduire les droits de l’Homme exclusivement en termes politiques et religieux, jamais comme une question de droits économiques ou sociaux. Le contrôle des prix, les salaires, les allocations de chômage, les prestations sociales, les soins de santé, le logement, les droits syndicaux, la réglementation bancaire, les tarifs protectionnistes et autres outils économiques d’auto-défense nationale n’ont aucune place dans l’énoncé consensuel de Washington. Dans ces circonstances, qu’est ce qui pourrait être fait pour duper le surplus de jeunes de moins de 30 ans qui représentent aujourd’hui la réalité démographique centrale de la plupart des pays arabes ?
Dans ce contexte, les drones prédateurs du cyber espace de la CIA – Julian Assange et Wikileaks – offrent un service indispensable à la cause impérialiste. En Islande, à l’automne 2009, Assange a été appelé par ses bailleurs de fonds à détourner et perturber un mouvement pour la survie économique nationale. Ce mouvement reposait sur un moratoire sur la dette, le rejet de l’ingérence opérée à travers le Fonds Monétaire International et la relance de l’économie productive à travers un programme ambitieux d’infrastructures nationales et l’exportation de moyens de production à haute technologie, en particulier dans le domaine de l’énergie géothermique. Assange a réussi à convaincre de nombreuses personnes en Islande que ces causes n’étaient pas assez radicales et qu’elles devaient plutôt consacrer leurs énergies sur la publication d’une série de documents gouvernementaux américains et autres, soigneusement pré-sélectionnées, qui ciblaient en quelque sorte des personnalités politiques que Londres et Washington avaient intérêt à gêner et affaiblir. En d’autres termes, Assange a été en mesure de duper les militants honnêtes en les faisant travailler pour les financiers impérialistes. Assange n’a aucun programme excepté «Transparency», programme qui constitue le refrain constant de la mafia des droits de l’Homme américaine et britannique car il tente de causer l’effondrement de gouvernements ciblés dans le secteur du développement en particulier.
« Yes we can » ou "Les prix alimentaires sont vraiment trop élevés !"
La Tunisie constitue probablement le premier cas où Assange et Wikileaks peuvent revendiquer de manière crédible d’avoir fait exploser le coup d’état. La plupart des organes de presse sont d’accord que certains câbles du Département d’Etat faisant partie de la récente fuite de documents de Wikileaks et ayant porté sur les excès sybarites et le style de vie somptueux du clan Ben Ali, ont joué un rôle clé, poussant la petite bourgeoisie tunisienne dans les rues. En partie grâce à Assange, les chaînes de télévision occidentales ont ainsi pu montrer des images de la foule tunisienne brandissant des pancartes où on pouvait lire "Yes We Can !" plutôt que de lire un slogan beaucoup plus réaliste et populiste "Les prix alimentaires sont vraiment trop élevés !"
Ben Ali avait été au pouvoir pendant 23 ans. En Egypte, le président Moubarak est au pouvoir depuis presque 30 ans. Le clan Assad en Syrie est également au pouvoir depuis environ trois décennies. En Libye, le colonel Kadhafi est au pouvoir depuis presque 40 ans. Hafez El-Assad a pu mettre en place une succession monarchique permettant à son fils de prendre le pouvoir quand il est mort il y a 10 ans, et Moubarak et Kadhafi tentent de faire la même chose aujourd’hui. Comme les Etats-Unis ne veulent pas de ces dynasties, la tactique évidente de la CIA est de déployer des actifs tels que Twitter, Google, Facebook, Wikileaks, etc. pour transformer les membres clés de la jeunesse démographiquement en surplus en foules fourmillantes pour faire tomber les régimes gérontocratique.
La CIA veut de nouvelles marionnettes agressives pour affronter l’Iran, la Chine et la Russie
Tous ces pays nécessitent bien entendu de sérieuses réformes politiques et économiques, mais ce que la CIA cherche à faire de la récolte actuelle de déstabilisations n’a absolument rien à voir avec quelconque changement positif dans les pays concernés. Ceux qui en doutent devraient se rappeler les actions économiques et politiques horribles effectuées par les marionnettes installées dans le sillage des récentes révolutions colorées – des personnes comme Iouchtchenko et Timochenko, agents kleptocrates du FMI-OTAN en Ukraine, Saakachvili le dictateur belliciste mentalement instable en Géorgie, et ainsi de suite. Les forces politiques qui sont assez folles pour accepter l’idée de l’espoir et du changement du Département d’Etat se retrouveront bientôt sous le joug de nouveaux oppresseurs de ce type. Le danger est très grand en Tunisie, car les forces qui ont renversé Ben Ali n’ont ni leader visible ni organisation politique de masse qui pourrait les aider à lutter contre l’ingérence étrangère comme avait réussi à le faire le Hezbollah en anéantissant le coup d’Etat des cèdres au Liban. A Tunis, le champ est grand ouvert pour la CIA lui permettant d’installer un candidat de son choix, de préférence sous le couvert d’«élections». Les vingt-trois ans sous Ben Ali ont malheureusement laissé la Tunisie dans un état beaucoup plus atomisé.
Mais pourquoi cette obsession de Washington de renverser ces gouvernements ? La réponse est exclusivement liée à l’Iran, la Chine et la Russie. En ce qui concerne l’Iran, la politique du Département d’Etat tourne notoirement autour d’une tentative de réunir un front uni de régimes arabes et sunnites bien établis afin de contrer l’Iran chiite et ses différents alliés à travers la région. Les choses allaient plutôt mal comme le montre l’incapacité des Etats-Unis à placer sa marionnette préférée Allaoui en Irak, où Maliki, le pro-iranien, semble susceptible de s’accrocher au pouvoir dans un avenir proche. Les Etats-Unis veulent désespérément une nouvelle génération de démagogues « démocrates » instables plus disposés à mener leur pays contre l’Iran que se sont avérés les régimes immobiles actuels. Il y a aussi la question de la pénétration économique chinoise. Nous pouvons être sûrs que tout nouveau leader installé par les Etats-Unis véhiculera dans son programme une rupture des relations économiques avec la Chine, incluant notamment une rupture des expéditions de pétrole et de matières premières, à l’instar de ce que le chef de la révolution Twitter Mir-Hossein Mousavi avait déclaré préparer pour l’Iran s’il avait pris le pouvoir l’été 2009, avec son mouvement de protestation «Mort à la Russie, Mort à la Chine". En outre, l’hostilité des Etats-Unis contre la Russie n’a pas diminué, malgré les effets apparents de la récente ratification de START II. Si par exemple une révolution colorée devait avoir lieu en Syrie, nous pourrions être sûrs que la présence navale russe au port de Tartous, qui perturbe les planificateurs de l’OTAN, serait terminée très rapidement. Si les nouveaux régimes montrent de l’hostilité contre l’Iran, la Chine et la Russie, nous verrons bientôt que les inquiétudes internes relatives aux droits de l’Homme disparaîtraient très rapidement de l’agenda américain.
Agents clé de déstabilisation du régime Obama
Pour ceux qui sont en train de compter les points, il serait utile de repérer certains des agents de déstabilisation à l’intérieur du régime actuel des États-Unis. Il est évident que la vague actuelle de subversion contre les pays arabes a été lancée par la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton lors de son discours tant vanté la semaine dernière à Doha, au Qatar, quand elle a mis en garde les dirigeants arabes les appelant à procéder à des réformes économiques (conformément aux règles du FMI) et à éradiquer la corruption, ou sinon de se retrouver face à l’exclusion.
Compte tenu du rôle critique d’Assange et de Wikileaks dans la phase actuelle, Cass Sunstein, tsar de la réglementation à la Maison Blanche doit également être compté parmi les top-putschistes. Rappelons que le 24 Février 2007, Sunstein avait écrit l’article intitulé "A Brave New Wikiworld" paru au Washington Post, dans lequel il se réjouissait de déclarer que « Wikileaks.org, fondé par des dissidents en Chine et autres pays, planifiait de diffuser des documents secrets du gouvernement et de les protéger de la censure à l’aide de logiciels codés ». Ce fut en fait le plus gros coup publicitaire pour Assange et le début de Wikileaks dans la presse américaine traditionnelle -. tout cela grâce à Sunstein, aujourd’hui haut responsable de la Maison Blanche. Serait-ce donc insensé de supposer que Sunstein représente le contact et le superviseur de l’opération Wikileaks à la Maison Blanche ?
Chaque arbre de la forêt arabe pourrait tomber
Une autre figure qui mérite d’être mentionnée est Robert Malley, un agent américain bien connu de la « couverture de gauche » qui dirige actuellement le programme pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord à l’International Crisis Group (ICG), une organisation réputée pour fonctionner avec l’argent craché par George Soros conformément à des tactiques élaborées par Zbigniew Brzezinski. Malley a été controversée lors de la campagne présidentielle de 2008 en raison de la position anti-israélienne qu’il a feinte pour mieux duper les dirigeants arabes qu’il cible. Malley a déclaré au Washington Post le 16 Janvier 2011 que chaque arbre de la forêt arabe pouvait désormais tomber : « Nous pourrions parcourir la liste des dirigeants arabes contemplant leur reflet dans le miroir en ce moment précis et très peu d’entre eux ne seraient pas sur la liste. ». Nous conseillons aux gouvernements arabes de garder un oeil sur les agents de l’ICG dans leur pays.
Cass Sunstein est désormais marié à Samantha Power, qui travaille actuellement au Conseil National de Sécurité de la Maison Blanche à titre d’assistante spéciale du Président et de Directrice de l’Office des Affaires Multilatérales et des Droits de l’Homme – foyer bureaucratique précis des opérations de déstabilisation comme ce fût le cas pour la Tunisie. Power, tout comme Malley, est un ancien agent de la division « Droits de l’Homme » de l’intelligence américaine, ancienne experte en remplacement légitime d’anciens clients oppresseurs des Etats-Unis par de nouvelles marionnettes, dans un processus sans fin de subversion sans répit. Malley et Power ont été contraints tous les deux à soumettre des démissions pour la bonne règle au cours de la campagne présidentielle d’Obama en 2008 – Malley pour avoir parlé au Hamas, et Power pour une tirade obscène contre Hillary Clinton, qui est aujourd’hui sa rivale bureaucratique.
Recommandations aux Gouvernements, Forces Politiques et Syndicats Arabes
Le monde arabe a besoin d’apprendre quelques leçons fondamentales sur la mécanique de révolutions colorées de la CIA afin de ne pas reproduire l’expérience tragique de la Géorgie, l’Ukraine, et tant d’autres pays. Dans le monde actuel appauvri par la récession économique, un programme de réformes capables de défendre les intérêts nationaux contre les rapaces de la mondialisation financière constitue l’impératif premier.
Par conséquent, les gouvernements arabes doivent expulser immédiatement tous les fonctionnaires du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, et de leurs établissements de crédit sous-jacents. Les pays arabes qui sont actuellement sous le joug des conditions du FMI (notamment l’Egypte et la Jordanie parmi les Arabes, et le Pakistan parmi les États musulmans) doivent unilatéralement et immédiatement se libérer et réaffirmer leur souveraineté nationale. Chaque pays arabe doit unilatéralement et immédiatement déclarer un moratoire sur la dette sous forme d’un gel ouvert de tous les paiements d’intérêts et principal des dettes financières à la manière dont a procédé l’Argentine, en commençant par les sommes dues à la Banque Mondiale et au FMI. Les actifs des multinationales étrangères monopolistiques, et en particulier les compagnies pétrolières, doivent être saisis quand la situation l’exige. Les prix des denrées alimentaires de base et des carburants doivent être soumis à des contrôles avec des pénalités draconiennes en cas de spéculation, y compris la spéculation par le biais de produits dérivés. Des mesures dirigistes telles que les tarifs protectionnistes et les subventions des produits alimentaires peuvent être rapidement introduites.
La production alimentaire doit être encouragée par des primes de production et d’importation, ainsi que par les organisations internationales de troc. Des stocks nationaux de céréales doivent être rapidement constitués. Des contrôles des capitaux et des changes pourraient être nécessaires pour prévenir des attaques spéculatives sur les monnaies nationales par les fonds spéculatifs étrangers qui agissent avec l’arrière-pensée politique de renverser les gouvernements nationaux.
Plus important encore, les banques centrales doivent être nationalisées et reconverties à une politique de crédit à 0% pour l’infrastructure nationale, l’agriculture, le logement et la production de biens physiques, avec des mesures spéciales pour renforcer les exportations. Une fois que ces réformes seront mises en œuvre, il serait peut-être temps d’envisager l’intégration économique du monde arabe comme communauté de développement économique dans laquelle les recettes en devises des États producteurs de pétrole pourraient être utilisées sur la base d’avantages mutuels pour les infrastructures et l’investissement lourd à travers le monde arabe tout entier.
L’alternative est une interminable série de déstabilisations orchestrées par des étrangers, et, très probablement, le chaos fatal.
أكد رئيس أركان الجيوش الأسبق رشيد عمار أن الطائرة التي حلقت فوق قصر قرطاج قبل مغادرة بن علي والتي قال عنها الجميع إنها لغز يخيم حول حقيقة هروبه، ليست إلا مجرد إجراء ضروري وعادي عند حصول مظاهرات وتجمعات شعبية، اتخذ بالتنسيق بين وزارتي الداخلية والدفاع و مدير الامن الرئاسي علي السرياطي ، حسب قوله.
ونفى الجنرال عمار علمه بالحقائق التي تكلم عنها الجنرال شابير مؤخرا في وسائل الاعلام والتي تخص يوم 14 جانفي 2011، مؤكدا أنه في ذلك اليوم وتحديدا على الساعة الثالثة والربع حصلت أشياء لم يعرفها نظرا لوجوده في وزارة الداخلية حينها في مهمة تنسيقية وليس في قاعة العمليات مثلما وقع ترويجه.
كما شدد الجنرال رشيد عمار، في إجابة على اتهامات المازري الحداد بتواطئه مع المخابرات الأمريكية، على أن مؤسسات الدولة كانت تسير بطريقة عادية وطبيعية يوم 14 وحتى ايام 13 و15 و17 جانفي، قائلا إن لديه مواقف موثقة تثبت صحة كلامه وإنه صاحب مبدأ يرفض التدخل الخارجي في شؤون بلاده.
وعن حقيقة تهريبه للقناصة إلى قطر، نفى الجنرال عمار هذه الواقعة التي وصفها بالاتهام الباطل، مؤكدا أنه لم يشاهد بالمرة مثل هذه العناصر المسماة بالقناصة والتي لم يسمع عنها أبدا سوى عبر وسائل الاعلام، وقال: "من له حجة فليستظهر بها".
أما عن مكالمة بن علي له من الطائرة أثناء مغادرته البلاد رفقة زوجته وابنه، فأكد رشيد عمار أنه تفاجأ بذلك الاتصال خاصة أن الرئيس السابق لم يتصل به أبدا على هاتفه الجوال قبل تلك المرة، مفيدا أن المكالمة تناولت الوضع في البلاد حيث شعر حينها أن بن علي يريد العودة، إلا أنه أخبره أن الأوضاع مازالت سيئة.
وأضاف عمار: "فكرت في مصلحة البلاد والوطن حينها، لأني أحسست أنه لو عاد بن علي لتطورت الأمور نحو الأسوإ أكثر بكثير".. و انه لا يهمه الأشخاص بل مصلحة الوطن، وذلك حسب ما أوردته صحيفة الصريح في عددها الصادر اليوم الجمعة 17 جانفي 2014.
7 أطراف أطاحت ببن علي؟ بعد نحو شهرين عن ثورة 14 جانفي
بعد حوالي شهرين عن ثورة 14 جانفي اتضحت عناصر عديدة كشفت تفاصيل عن الإطاحة ببن علي ثم بعدد من رموز النظام الذي اعتمد عليه طوال ال23 عاما الماضية بدءا من العائلات التي كانت الحلقة الأقرب إليه و" المؤسسة " الأكثر تأثيرا في توجهاته وقراراته. ومن خلال عمليات تقاطع عديدة يتضح أن الاحتجاجات الاجتماعية التي انطلقت في ولاية سيدي بوزيدثم شملت جهات داخلية عديدة في الجنوب والمناطق الغربية للبلاد من بن قردان إلى الحوض المنجمي والشمال والوسط الغربيين لم تتطور نوعيا إلى تمرد عنيف ثم إلى ثورة سياسية إلا بعد أحداثالقصرين وتالة يومي 8 و9 جانفي(التي سقط فيها حوالي 50 شهيدا وعشرات الجرحى ) ثم المسيرات الشعبية التي بلغت أقصاها في صفاقس وقابس والساحل والعاصمة في الأيام الثلاثة التي سبقت فرار بن علي مساء الجمعة 14 جانفي ثم بدء مسلسل انهيار نظامه. تداخل 7 أطراف ويتأكد اليوم أن الثورة ما كانت لها أن ترفع سقف مطالبها لولا تداخل عدة عوامل ومشاركة ما لايقل عن7 أطراف فيها: +أهم الاطراف دون منازع كان دون شك الشعب التونسي وخاصة الشباب الذي صعد مشاركاته في الاحتجاجات والمسيرات والمواجهات مابين استشهاد محمد البوعزيزي الى يوم 14 جانفي . وقد كانت من أكثر المحطات حسما أحداث القصرين وتالة التي استعصى على قوات الامن والجيش وضع حد لها رغم سقوط عشرات الشهداد والجرحى وارتفاع عدد الموقوفين .. وقد ساهم مئات الالاف من التونسيات والتونسيين في صنع الحدث في مسيرات الايام الثلاثة الاخيرة قبل سقوط بن علي . لكن لا ينبغي تناسي عامل " تراكم النضالات من اجل الاصلاح السياسي والاقتصادي والاجتماعي " وأن مساهمة الشعب في صنع الحدث بدأت منذ سنوات من خلال سلسلة من التحركات الاحتجاجية كان من أبزها أحداث سبيطلة والحوض المنجمي قبل عامين واحداث بن قردان ومدنين خلال الصائفة الماضية .. اطراف نقابية وسياسية +الطرف الثاني الذي ساهم في صنع الحدث هو الجهات النقابية والسياسية القانونية وغير القانونية التي انضمت مبكرا إلى المتظاهرين والمحتجين في الجهات ثم في العاصمة . وقد برزت في هذا السياق رموز من النشطاء والكوادر في اتحاد الشغل وفي الحزب الديمقراطي التقدمي والتجديد من جهة وفي حركة النهضة والتيار الاسلامي ( خاصة في محطات القصرين وجندوبة والكاف وسيدي بوزيد ) وبعض المجموعات اليسارية مثل حزب العمال الشيوعي والتكتل الوطني الديمقراطي . وقد ساهمت قيادات من هذه الأحزاب القانونية وغير القانونية في دعم التحركات إعلاميا وسياسيا عبر سلسلة التصريحات والمواقف التي عبرعنها نشطاء منها في وسائل الإعلام العربية والعالمية طوال التحركات خاصة في " الجزيرة " و" فرانس 24". دور الاجهزة العسكرية والامنية +الطرف الثالث في صنع الثورة كان الجهات العسكرية والأمنية التي لعبت دورا حاسما في حقن الدماء ووقف الحريق ومنع سقوط مزيد من الشهداء والجرحى . واتضح أن شخصيات عسكرية وأمنية قامت بدور مركزي في دفع الأوضاع نحو الاطاحة ببن علي مع ضمان الصبغة السلمية للحدث وانتقال السلطة وفق مقتضيات الدستور. كان بعض الاطراف شخصيات في مؤسسة الأمن الرئاسي (بينها العقيد عماد حطاب نائب مدير عام الأمن الرئاسي سابقا) وفي وزارتي الدفاع والداخلية في رئاسة الجمهورية ورئاسة أركان الجيش الوطني لاسيما السيد رشيد عمار قائد أركان جيش البر الذي عينه بن علي صباح الجمعة 14 جانفي"منسقا عاما لقوات الامن الوطني في وزارة الداخلية" وأصبح يومها تحت اشراف مباشر من قبل السيدين أحمد فريعة وزير الداخلية ورضا قريرة وزير الدفاع الوطني. سياسيون من داخل المطبخ وكان الطرف الرابع المهم في صنع الحدث شخصيات سياسية رسمية من داخل القصر ( من "داخل المطبخ " ) وشخصيات حكومية دفعت بن علي مباشرة وغير مباشرة يومي الخميس 13 والجمعة 14 جانفي نحو المغادرة، وعطلت تعليمات أصدرتها بعض " الجهات الرسمية " لمواصلة استخدام الرصاص ضد المتظاهرين المسالمين في العاصمة وصفاقس والساحل .. كما لعبت بعض تلك الشخصيات دورا محوريا في ضمان سلامة بقية المسؤولين السياسيين في الدولة بينهم السادة محمد الغنوشي الوزير الأول وفؤاد المبزع رئيس مجلس النواب ( ورئيس الجمهورية المؤقت حاليا) وعبد الله القلال رئيس مجلس المستشارين الذين وقعت دعوتهم إلى قصر الرئاسة وكانوا أول من أعلن عن رحيل بن علي وعن "الشغور المؤقت" في منصب رئاسة الجمهورية وعن سد الشغور وفق الفصل56 من الدستور. ولم يتمكن ثلاثتهم من العودة الى مكاتبهم أو بيوتهم خلال نحو 4 ساعات " بسبب المخاطر الأمنية " إلى أن تدخلت قيادة الجيش لتأمين مغادرتهم قصر قرطاج ليلا.. وقد كان من بين الشخصيات التي حمت الوزير الأول ورئيسي مجلس النواب والمستشارين وغيرهم يومها السيدان رضا قريرة وزير الدفاع الوطني واحمد فريعة وزير الداخلية وكمال مرجان وزير الخارجية وقيادات من رئاسة أركان الجيش الوطني. المرور الى الفصل 57 وساهم طرف خامس في صنع الحدث يضم شخصيات سياسية من الحزب الحاكم السابق ( التجمع الدستوري الديمقراطي ) ومن خارجه. وكان من بين تلك الشخصيات السادة الهادي البكوش وحامد القروي ونخبة من الخبراء مثل السادة رافع بن عاشور والصادق بلعيد وعياض بن عاشور الذين ساهموا مساء 14 جانفي في دفع الأوضاع سياسيا وإعلاميا نحو " طي مرحلة بن علي " نهائيا عبر مشاورات أجراها مع بعضهم السيدان محمد الغنوشي وفؤاد المبزع وبعض مستشاريهما . وقد كانت نتيجة تلك المشاورات دفع الاوضاع نحو تطبيق الفصل 57 من الدستور الذي يقر بأن " شغور منصب رئاسة الجمهورية نهائي " بما يعني استلام رئيس مجلس النواب السيد فؤاد المبزع الرئاسة المؤقتة واستئناف السيد محمد الغنونشي في منصبه وزيرا أول . وقد تحقق ذلك بفضل تعاون رئيس مجلس المستشارين السيد فتحي عبد الناظر ومساعديه الذين اعطوا شرعية للانتقال السلمي للسلطة . "العائلات" المتصارعة على المال والنفوذ أما الطرف السادس الذي ساهم مباشرة وغير مباشرة في الإطاحة ببن علي فهما " العائلات "القريبة منه . ولئن كانت عائلات الرئيس المخلوع الأكثر وفاء له وحرصا على معاداة خصومه وأعدائه فان احتداد صراعات المصالح بينها بلغ درجة استحال معها التعايش والتعاون بل كثيرا ما تطورت العلاقات بين رموز من عائلات الطرابلسي وبن علي والماطري وشيبوب ولطيف ومليكة وحلفائها الى صراعات علنية وشرسة على المال والمشاريع والنفوذ مما أنهك بن علي من الداخل وفتك بمؤسسات الرئاسة والدولة مثل " السوس" الذي لا يبقي و لايذر. وتؤكد مصادر عديدة أن التوترات بين الأجنحة داخل العائلات المحسوبة على الرئيس السابق بلغت يومي 13 و14 جانفي درجة استحال معها على بن علي التحكم في مقود السفينة . وهنا تقدم عدة سيناريوهات من بينها انه كان ينوي اصطحاب عائلته إلى السعودية وتهريب عائلة زوجته في طائرات أخرى ثم يعود ليعلن عن إجراءات عديدة من بينها التتبع القضائي ضد عدد من بينهم من المورطين في الفساد . وهناك من يتحدث عن سيناريو أسرة بن علي لمقربين منه يتضمن تفكيرا جديا في الطلاق من زوجته ليلى الطرابلسي وإبعاد كل أفراد عائلتها سياسيا وماليا لإعادة الثقة والهدوء إلى الشارع التونسي. عواصم صديقة وشقيقة العامل السابع المهم الذي ساهم في انهيار بن علي هو العامل الخارجي فقد ساهمت عدة عواصم غربية في اضعاف النظام التونسي خلال الاعوام الماضية، كما تراكمت أخطاء الخارجية التونسية وغلطات بن علي مع بعض عواصم" class="city">العواصم المؤثرة في صنع القرار في تونس لا سيما طرابلس والجزائر عربيا وباريس وواشنطن دوليا. وكانت من أبرز آخر تلك الغلطات " تصعيد " بن علي وحكومته اللهجة ضد واشنطن بعد ان دعت السفير التونسي للفت نظره الى خطورة ارتفاع عدد ضحايا الرصاص من بين المتظاهرين المسالمين في سيدي بوزيد والقصرين وتالة ثم في كامل البلاد. وكانت من بين آخر الضغوطات التي مارستها الدول العظمى ( التي يبدو أنها جميعا فوجئت بخبر هرب بن علي وانهيار نظامه ) تلويح الامين العام بان كيمون صباح الجمعة 14 جانفي بعقد اجتماع خاص بتونس وباستصدار المجلس قرارا يدين بن علي ونظامه والتهديد بتويجه اتهامات أخطر اليه دوليا. ويبدو أن ذلك التهديد كان من بين العوامل التي اقنعت بن علي بالرحيل ( او المغادرة " على امل العودة ") خاصة أن وزير خارجيته كمال مرجان كان أبلغه قبل أيام ملاحظات وأفكار فرنسية أوروبية دقيقة في اعقاب زيارة " سرية " كلف بالقيام بها الى باريس .... هذه العوامل وغيرها تداخلت مع عوامل هيكلية وطرفية تراكمت خلال العقدين الماضيين واستفحلت خلال الاشهر الماضية ..وكانت نتيجتها واحدة : الاطاحة ببن علي وبدء مرحلة جديدة قاد الشوط الاول منها السيد محمد الغنوشي وكلف السيد الباجي قائد السبسي بقيادة مرحلتها الجديدة..بالتعاون مع فريق حكومي وامني ستكون من أبرز أولوياته اعادة هيبة الدولة وضمان حد ادنى من الامن السياسي والاجتماعي والاقتصادي ..
Le philosophe américain qui a été le tout premier à dévoiler l’imposture du « printemps arabe »
12 Janvier 2014 Lu 7383 fois
Tunisie : 24h après la chute de Ben Ali, Webster Griffin Tarpley a publié un article d’une importance capitale dans lequel il révélait la conspiration contre la Tunisie et prédisait la déstabilisation d’autres pays arabes, dont la Libye, l’Egypte et la Syrie. Cet article a été publié sur son blog Tarpley.net, le 16 janvier 2011 et il a été traduit et republié par Olfa Riahi, sous le titre de « Le coup d’Etat de Wikileaks en Tunisie ». En Tunisie, Olfa Riahi est connue pour être une bloggeuse, ce qui pourrait la confondre avec certains cybers-collabos intellectuellement incultes et politiquement vendus, tel que Lina Ben Mhenni ou Slim Amamou. Pour nous, Olfa Riahi est d’abord une intellectuelle et une vraie journaliste d’investigation. Elle se distingue donc de la secte des cybers-collabos qui ont tant nui à la Tunisie et au monde arabe. Voici l’article dont elle a flairé l’importance géopolitique et qu’elle a eu l’intelligence de traduire de l’anglais au français.
Je publie ici un article frappant. L’original est en anglais. J’ai pris le temps de le traduire car j’ai la quasi-certitude que les révélations de l’auteur, son raisonnement et ses recommandations sont d’une importance cruciale pour tout citoyen du Monde Arabe. Je tiens à souligner que cet article a été publié le 16 Janvier 2011, soit bien avant les évènements en Libye ou encore en Syrie. La date de sa publication est une donnée à ne jamais perdre de vue pendant la lecture (Olfa Riahi).
La CIA rabat un Tsunami Méditerranéen de Coups d’Etat ; Libye, Egypte, Syrie, Algérie, Jordanie, Italie sont tous ciblés ; les Etats-Unis et la Grande Bretagne cherchent de nouvelles marionnettes pour affronter l’Iran, la Chine et la Russie ; les domestiques d’Obama, Cass Sunstein, Samantha Power, Robert Malley et l’International Crisis Group impliqués dans les déstabilisations.
L’intelligence Américaine vit aujourd’hui une exultation quasi obsessionnelle après le renversement réussi du gouvernement tunisien du Président Ben Ali ce weekend. Le Département d’Etat et la CIA, à travers des médias qui leur sont loyaux et fidèles, alimentent impitoyablement le tapage médiatique du Coup d’Etat tunisien des derniers jours en tant que prototype de la deuxième génération des révolutions colorées, coups d’état postmodernes et déstabilisations populaires du pouvoir d’inspiration américaine. Au département d’Etat et à la CIA, des plans fébriles sont en cours d’élaboration pour un véritable Tsunami méditerranéen conçu pour renverser la majorité des gouvernements du Monde Arabe et bien au-delà. Les planificateurs impérialistes imaginent désormais qu’ils sont en mesure de renverser ou d’affaiblir les gouvernements Libyen, Egyptien, Syrien, Jordanien, Algérien, Yéménite et d’autres probablement pendant que les efforts continus de la CIA visant à démettre des fonctions le Premier ministre italien Silvio Berlusconi (à cause de son amitié avec Poutine et de son soutien pour le gazoduc South Stream) font de ce plan une tentative de déstabilisation non seulement à l’échelle arabe mais aussi à l’échelle méditerranéenne.
Une révolution contre la faim et non une Révolution du Jasmin
Les planificateurs impérialistes de Washington croient désormais qu’ils ont réussi à rénover leur modèle existant de révolutions colorées ou de coups d’état postmodernes. Cette méthode de liquidation des gouvernements commençait à perdre un peu de son prestige après l’échec de la tentative de révolution ploutocratique des Cèdres au Liban, le retournement de la révolution Orange du FMI et de l’OTAN tant haïe en Ukraine, l’effondrement ignominieux de la Révolution Twitter de Juin 2009 en Iran et le discrédit généralisé de la Révolution des Roses en Géorgie soutenue par les Américains en raison des activités bellicistes et oppressives du fasciste fou Saakashvili. Le consensus impérialiste veut désormais que les évènements tunisiens forment le précurseur d’une nouvelle version de coups d’état populaires spécifiquement adaptés à la réalité d’aujourd’hui et plus précisément celle d’une récession économique mondiale, d’une crise de répartition et d’une désintégration de l’économie casino mondialisée.
Les tumultes tunisiens sont décrits dans la presse américaine comme la «révolution du jasmin», cependant, il serait beaucoup plus pertinent de les considérer comme une variation de révole classique contre la faim. L’agitation tunisienne n’était pas principalement liée à la volonté de la classe moyenne de s’exprimer, de voter ou encore de surfer librement sur Internet. L’agitation a commencé par les déprédations de Wall Street qui ravagent encore aujourd’hui la planète entière : des prix outrageusement élevés de la nourriture et du carburant provoqués par la spéculation sur les produits dérivés, des niveaux élevés de chômage et de sous-emploi, et un désespoir économique général. Le déclenchement a été le suicide tragique d’un vendeur de légumes à Sidi Bouzid qui a été harcelé par la police. Comme Ben Ali se battait pour rester au pouvoir, il a donc reconnu la cause des troubles par son geste ordonnant d’abaisser les prix alimentaires. Le gouvernement jordanien a pour sa part baissé les prix des aliments d’environ 5%.
Assange et Wikileaks, outils clés de la CIA pour duper la Jeunesse
La nature économique de l’agitation actuelle pose un réel problème pour les impérialistes de Washington, puisque la ligne du Département d’Etat tend à traduire les droits de l’Homme exclusivement en termes politiques et religieux, jamais comme une question de droits économiques ou sociaux. Le contrôle des prix, les salaires, les allocations de chômage, les prestations sociales, les soins de santé, le logement, les droits syndicaux, la réglementation bancaire, les tarifs protectionnistes et autres outils économiques d’auto-défense nationale n’ont aucune place dans l’énoncé consensuel de Washington. Dans ces circonstances, qu’est ce qui pourrait être fait pour duper le surplus de jeunes de moins de 30 ans qui représentent aujourd’hui la réalité démographique centrale de la plupart des pays arabes ?
Dans ce contexte, les drones prédateurs du cyber espace de la CIA – Julian Assange et Wikileaks – offrent un service indispensable à la cause impérialiste. En Islande, à l’automne 2009, Assange a été appelé par ses bailleurs de fonds à détourner et perturber un mouvement pour la survie économique nationale. Ce mouvement reposait sur un moratoire sur la dette, le rejet de l’ingérence opérée à travers le Fonds Monétaire International et la relance de l’économie productive à travers un programme ambitieux d’infrastructures nationales et l’exportation de moyens de production à haute technologie, en particulier dans le domaine de l’énergie géothermique. Assange a réussi à convaincre de nombreuses personnes en Islande que ces causes n’étaient pas assez radicales et qu’elles devaient plutôt consacrer leurs énergies sur la publication d’une série de documents gouvernementaux américains et autres, soigneusement pré-sélectionnées, qui ciblaient en quelque sorte des personnalités politiques que Londres et Washington avaient intérêt à gêner et affaiblir. En d’autres termes, Assange a été en mesure de duper les militants honnêtes en les faisant travailler pour les financiers impérialistes. Assange n’a aucun programme excepté «Transparency», programme qui constitue le refrain constant de la mafia des droits de l’Homme américaine et britannique car il tente de causer l’effondrement de gouvernements ciblés dans le secteur du développement en particulier.
« Yes we can » ou "Les prix alimentaires sont vraiment trop élevés !"
La Tunisie constitue probablement le premier cas où Assange et Wikileaks peuvent revendiquer de manière crédible d’avoir fait exploser le coup d’état. La plupart des organes de presse sont d’accord que certains câbles du Département d’Etat faisant partie de la récente fuite de documents de Wikileaks et ayant porté sur les excès sybarites et le style de vie somptueux du clan Ben Ali, ont joué un rôle clé, poussant la petite bourgeoisie tunisienne dans les rues. En partie grâce à Assange, les chaînes de télévision occidentales ont ainsi pu montrer des images de la foule tunisienne brandissant des pancartes où on pouvait lire "Yes We Can !" plutôt que de lire un slogan beaucoup plus réaliste et populiste "Les prix alimentaires sont vraiment trop élevés !"
Ben Ali avait été au pouvoir pendant 23 ans. En Egypte, le président Moubarak est au pouvoir depuis presque 30 ans. Le clan Assaad en Syrie est également au pouvoir depuis environ trois décennies. En Libye, le colonel Kadhafi est au pouvoir depuis presque 40 ans. Hafez El-Assad a pu mettre en place une succession monarchique permettant à son fils de prendre le pouvoir quand il est mort il y a 10 ans, et Moubarak et Kadhafi tentent de faire la même chose aujourd’hui. Comme les Etats-Unis ne veulent pas de ces dynasties, la tactique évidente de la CIA est de déployer des actifs tels que Twitter, Google, Facebook, Wikileaks, etc. pour transformer les membres clés de la jeunesse démographiquement en surplus en foules fourmillantes pour faire tomber les régimes gérontocratiques.
La CIA veut de nouvelles marionnettes agressives pour affronter l’Iran, la Chine et la Russie
Tous ces pays nécessitent bien entendu de sérieuses réformes politiques et économiques, mais ce que la CIA cherche à faire de la récolte actuelle de déstabilisations n’a absolument rien à voir avec quelconque changement positif dans les pays concernés. Ceux qui en doutent devraient se rappeler les actions économiques et politiques horribles effectuées par les marionnettes installées dans le sillage des récentes révolutions colorées – des personnes comme Louchtchenko et Timochenko, agents kleptocrates du FMI-OTAN en Ukraine, Saakachvili le dictateur belliciste mentalement instable en Géorgie, et ainsi de suite. Les forces politiques qui sont assez folles pour accepter l’idée de l’espoir et du changement du Département d’Etat se retrouveront bientôt sous le joug de nouveaux oppresseurs de ce type. Le danger est très grand en Tunisie, car les forces qui ont renversé Ben Ali n’ont ni leader visible ni organisation politique de masse qui pourrait les aider à lutter contre l’ingérence étrangère comme avait réussi à le faire le Hezbollah en anéantissant le coup d’Etat des cèdres au Liban. A Tunis, le champ est grand ouvert pour la CIA lui permettant d’installer un candidat de son choix, de préférence sous le couvert d’«élections». Les vingt-trois ans sous Ben Ali ont malheureusement laissé la Tunisie dans un état beaucoup plus atomisé.
Mais pourquoi cette obsession de Washington de renverser ces gouvernements ? La réponse est exclusivement liée à l’Iran, la Chine et la Russie. En ce qui concerne l’Iran, la politique du Département d’Etat tourne notoirement autour d’une tentative de réunir un front uni de régimes arabes et sunnites bien établis afin de contrer l’Iran chiite et ses différents alliés à travers la région. Les choses allaient plutôt mal comme le montre l’incapacité des Etats-Unis à placer sa marionnette préférée Allaoui en Irak, où Maliki, le pro-iranien, semble susceptible de s’accrocher au pouvoir dans un avenir proche. Les Etats-Unis veulent désespérément une nouvelle génération de démagogues « démocrates » instables plus disposés à mener leur pays contre l’Iran que se sont avérés les régimes immobiles actuels. Il y a aussi la question de la pénétration économique chinoise. Nous pouvons être sûrs que tout nouveau leader installé par les Etats-Unis véhiculera dans son programme une rupture des relations économiques avec la Chine, incluant notamment une rupture des expéditions de pétrole et de matières premières, à l’instar de ce que le chef de la révolution Twitter Mir-Hossein Mousavi avait déclaré préparer pour l’Iran s’il avait pris le pouvoir l’été 2009, avec son mouvement de protestation «Mort à la Russie, Mort à la Chine". En outre, l’hostilité des Etats-Unis contre la Russie n’a pas diminué, malgré les effets apparents de la récente ratification de START II. Si par exemple une révolution colorée devait avoir lieu en Syrie, nous pourrions être sûrs que la présence navale russe au port de Tartous, qui perturbe les planificateurs de l’OTAN, serait terminée très rapidement. Si les nouveaux régimes montrent de l’hostilité contre l’Iran, la Chine et la Russie, nous verrons bientôt que les inquiétudes internes relatives aux droits de l’Homme disparaîtraient très rapidement de l’agenda américain.
Agents clé de déstabilisation du régime Obama
Pour ceux qui sont en train de compter les points, il serait utile de repérer certains des agents de déstabilisation à l’intérieur du régime actuel des États-Unis. Il est évident que la vague actuelle de subversion contre les pays arabes a été lancée par la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton lors de son discours tant vanté la semaine dernière à Doha, au Qatar, quand elle a mis en garde les dirigeants arabes les appelant à procéder à des réformes économiques (conformément aux règles du FMI) et à éradiquer la corruption, ou sinon de se retrouver face à l’exclusion.
Compte tenu du rôle critique d’Assange et de Wikileaks dans la phase actuelle, Cass Sunstein, tsar de la réglementation à la Maison Blanche doit également être compté parmi les top-putschistes. Rappelons que le 24 Février 2007, Sunstein avait écrit l’article intitulé "A Brave New Wikiworld" paru au Washington Post, dans lequel il se réjouissait de déclarer que « Wikileaks.org, fondé par des dissidents en Chine et autres pays, planifiait de diffuser des documents secrets du gouvernement et de les protéger de la censure à l’aide de logiciels codés ». Ce fut en fait le plus gros coup publicitaire pour Assange et le début de Wikileaks dans la presse américaine traditionnelle, tout cela grâce à Sunstein, aujourd’hui haut responsable de la Maison Blanche. Serait-ce donc insensé de supposer que Sunstein représente le contact et le superviseur de l’opération Wikileaks à la Maison Blanche ?
Chaque arbre de la forêt arabe pourrait tomber
Une autre figure qui mérite d’être mentionnée est Robert Malley, un agent américain bien connu de la « couverture de gauche » qui dirige actuellement le programme pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord à l’International Crisis Group (ICG), une organisation réputée pour fonctionner avec l’argent craché par George Soros conformément à des tactiques élaborées par Zbigniew Brzezinski. Malley a été controversée lors de la campagne présidentielle de 2008 en raison de la position anti-israélienne qu’il a feinte pour mieux duper les dirigeants arabes qu’il cible. Malley a déclaré au Washington Post le 16 Janvier 2011 que chaque arbre de la forêt arabe pouvait désormais tomber : « Nous pourrions parcourir la liste des dirigeants arabes contemplant leur reflet dans le miroir en ce moment précis et très peu d’entre eux ne seraient pas sur la liste. ». Nous conseillons aux gouvernements arabes de garder un œil sur les agents de l’ICG dans leur pays.
Cass Sunstein est désormais marié à Samantha Power, qui travaille actuellement au Conseil National de Sécurité de la Maison Blanche à titre d’assistante spéciale du Président et de Directrice de l’Office des Affaires Multilatérales et des Droits de l’Homme – foyer bureaucratique précis des opérations de déstabilisation comme ce fût le cas pour la Tunisie. Power, tout comme Malley, est un ancien agent de la division « Droits de l’Homme » de l’intelligence américaine, ancienne experte en remplacement légitime d’anciens clients oppresseurs des Etats-Unis par de nouvelles marionnettes, dans un processus sans fin de subversion sans répit. Malley et Power ont été contraints tous les deux à soumettre des démissions pour la bonne règle au cours de la campagne présidentielle d’Obama en 2008 – Malley pour avoir parlé au Hamas, et Power pour une tirade obscène contre Hillary Clinton, qui est aujourd’hui sa rivale bureaucratique.
Recommandations aux Gouvernements, Forces Politiques et Syndicats Arabes
Le monde arabe a besoin d’apprendre quelques leçons fondamentales sur la mécanique de révolutions colorées de la CIA afin de ne pas reproduire l’expérience tragique de la Géorgie, l’Ukraine, et tant d’autres pays. Dans le monde actuel appauvri par la récession économique, un programme de réformes capables de défendre les intérêts nationaux contre les rapaces de la mondialisation financière constitue l’impératif premier.
Par conséquent, les gouvernements arabes doivent expulser immédiatement tous les fonctionnaires du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, et de leurs établissements de crédit sous-jacents. Les pays arabes qui sont actuellement sous le joug des conditions du FMI (notamment l’Egypte et la Jordanie parmi les Arabes, et le Pakistan parmi les États musulmans) doivent unilatéralement et immédiatement se libérer et réaffirmer leur souveraineté nationale. Chaque pays arabe doit unilatéralement et immédiatement déclarer un moratoire sur la dette sous forme d’un gel ouvert de tous les paiements d’intérêts et principal des dettes financières à la manière dont a procédé l’Argentine, en commençant par les sommes dues à la Banque Mondiale et au FMI. Les actifs des multinationales étrangères monopolistiques, et en particulier les compagnies pétrolières, doivent être saisis quand la situation l’exige. Les prix des denrées alimentaires de base et des carburants doivent être soumis à des contrôles avec des pénalités draconiennes en cas de spéculation, y compris la spéculation par le biais de produits dérivés. Des mesures dirigistes telles que les tarifs protectionnistes et les subventions des produits alimentaires peuvent être rapidement introduites.
La production alimentaire doit être encouragée par des primes de production et d’importation, ainsi que par les organisations internationales de troc. Des stocks nationaux de céréales doivent être rapidement constitués. Des contrôles des capitaux et des changes pourraient être nécessaires pour prévenir des attaques spéculatives sur les monnaies nationales par les fonds spéculatifs étrangers qui agissent avec l’arrière-pensée politique de renverser les gouvernements nationaux.
Plus important encore, les banques centrales doivent être nationalisées et reconverties à une politique de crédit à 0% pour l’infrastructure nationale, l’agriculture, le logement et la production de biens physiques, avec des mesures spéciales pour renforcer les exportations. Une fois que ces réformes seront mises en œuvre, il serait peut-être temps d’envisager l’intégration économique du monde arabe comme communauté de développement économique dans laquelle les recettes en devises des États producteurs de pétrole pourraient être utilisées sur la base d’avantages mutuels pour les infrastructures et l’investissement lourd à travers le monde arabe tout entier. L’alternative est une interminable série de déstabilisations orchestrées par des étrangers et, très probablement, le chaos fatal.
Webster Griffin Tarpley, Washington DC, le 16 janvier 2011.
L’auteur de cet article est un philosophe, écrivain et journaliste américain, né à Pittsfield en 1946. Après de brillantes études à l’Université de Princeton (USA) et à l’Université de Turin (Italie), il s’est consacré à l’enseignement, à l’écriture et à la politique, puisqu’il s’est présenté aux élections sénatoriales américaines de 1986. Progressiste, antimondialiste et anti-impérialiste, il s’est fait connaître par ses nombreux essais politiques, historiques et géopolitiques dont voici les plus importants :
Chi ha ucciso Aldo Moro ? (Qui a tué Aldo Moro ?), 1978
George Bush: The Unauthorized Biography, 1991
Against Oligarchy, 1996
Surviving the Cataclysm: Your Guide through the Worst Financial Crisis in Human History, 1999
La Terreur fabriquée, Made in USA, éd. Demi-Lune, 2006
Obama: The Postmodern Coup (avec Bruce Marshall et Jonathan Mowat), Progressive Press, 2008
Barack H. Obama: the unauthorized biography, Progressive Press, 2008
Enfin, la vérité sur le printemps arabe (Vidéo)
17 Mars 2013 Lu 98385 fois
Et si la chute de la Tunisie était un objectif pour détruire la Libye ? Ce document vidéo de est d’une importance capitale pour ceux qui n’ont pas encore compris les "révolutions" arabes. On se demande alors si la Tunisie n’était pas la victime collatérale d’un plan néocolonialiste beaucoup plus large.
par <="TunisieSecret">
Fin 2008, un accord entre la North Global Oil And Gas Compagny – dont le patron est Ziad Takieddine, agissant au nom de la Libye- et le géant Total, portant sur l’exploitation du gisement pétrolier libyen NC7. Ce devait être sans doute l’une des promesses de Kadhafi à Sarkozy, à la suite de la visite du guide libyen en France en décembre 2007. Le contrat a été signé entre Total et la North Global Oil And Gas Compagny, qui cède au groupe français 100% de ses droits d’exploitation pour un montant de 140 millions de dollars.
Cheikh Hamad a convaincu Sarkozy de faire la guerre contre la Libye
Mais dès 2009, le Qatar s’ingère dans cet accord bilatéral entre la France et la Libye. Autrement dit, ce que cet émirat s’est vu refuser par Kadhafi, il va essayer de l’obtenir par « l’ami » Sarkozy, via le groupe Total. Avec ses pratiques mafieuses et faisant intervenir ses réseaux d'influence et de corruption, le Qatar va réussir à racheter à Total une partie des droits d’exploitation du gisement libyen NC7. Furieux en l’apprenant, Kadhafi menace de rompre tout accord avec Total. C’est à partir de ce moment-là que Sarkozy, sous l’influence pernicieuse de son bien généreux ami cheikh Hamad, va penser à la déstabilisation du colonel Kadhafi, comme au bon vieux temps des « révolutions » et des coups d’Etat en Afrique. La France sarkozienne venait justement de réussir son intervention « humanitaire » en Côte d’Ivoire, pour déloger Laurent Gbagbo et imposer Ouattara. Selon Ziad Takieddine, « C’est l’émir du Qatar qui a poussé Sarkozy à faire la guerre contre la Libye » Tunisie-Secret
La « fuite » de Ben Ali racontée par Ben Ali lui-même
14 Janvier 2014 Lu 22623 fois
Très curieusement, cet article vient d’être publié par Le Monde, sous la signature d’Hélène Sallon et sur la base d'une lettre qui a été transmise à ce journal par l'avocat de l'ancien président tunisien, maitre Akram Azoury. Cet article atteste ce que Tunisie Secret dit depuis trois ans, à savoir que Ben Ali n’a jamais fui le pays et qu’il a été victime d’un complot ourdi par certains hauts responsables tunisiens qui ont été manipulés par des services étrangers.
Le 14 janvier 2011, au terme d'une ultime journée d'émeutes particulièrement violentes à Tunis, le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali a fini par quitter la Tunisie pour l'Arabie saoudite. Une fuite vers un exil doré dont il espèrait revenir un jour, aux dires de l'équipage de l'avion présidentiel qui l'a, avec sa femme Leïla Trabelsi et plusieurs membres de la famille, accueilli à son bord. A-t-il fui ? A-t-il été poussé vers la sortie ? Ou bien un plan avait-il été ourdi pour l'éloigner d'une situation de chaos, avant de le faire revenir comme celui pouvant ramener l'ordre ?
Le 20 juin 2011, au premier jour de son premier procès par contumace, le premier d'une longue série de procès, l'ancien président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali a voulu « rétablir la vérité » en donnant sa version des faits sur son départ dépeint comme « une fuite ». Dans une déclaration (en arabe) présentée à la cour par son avocat libanais, Akram Azouri, le président déchu raconte la « ruse » qui, affirme-t-il, est à l'origine de son départ
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LE RÉCIT DE BEN ALI
« Ali Seriati, le directeur général en charge de la sécurité du président, est entré dans le bureau du président Ben Ali pour l'informer que des services de renseignement amis avaient confirmé que l'un des membres de la garde républicaine était chargé d'assassiner le président de la République. La situation dans la capitale tunisienne était dangereuse et hors de contrôle. Le palais présidentiel à Carthage et sa résidence de Sidi Bousaïd étaient encerclés. Comme un hélicoptère survolait la zone et que des sentinelles patrouillaient le littoral entre le palais présidentiel et sa résidence privée, il lui a demandé de permettre à son épouse et à ses enfants de partir dans l'avion prêt à décoller pour Djedda. Ali Seriati est revenu et a insisté sur le fait que le président accompagne sa famille à Djedda pour quelques heures afin que les services puissent déjouer le complot et assurer la sécurité du président. »
« Sur cette base, le président est monté dans l'avion avec les membres de sa famille. Après quoi, il a ordonné au commandant de l'avion de l'attendre à l'aéroport de Djedda pour qu'il puisse revenir avec lui à Tunis. Mais, à son arrivée à Djedda, l'avion est reparti à Tunis sans l'attendre, contrairement à ses ordres explicites. Il est alors resté à Djedda contre son gré. Plus tard, il a été déclaré qu'il avait fui Tunis et que selon l'article 57 de la Constitution tunisienne, le président de la chambre des députés devenait président de la République par intérim. Le président Ben Ali certifie que cela est la réalité et que tout le monde est témoin de ses actes, du directeur général en charge de la sécurité du président, au directeur de cérémonie, au commandant de l'avion et au directeur général des liaisons aériennes tunisiennes. »
Mis en cause, le général Ali Seriati a été acquitté le 12 août 2011 par la justice tunisienne des accusations de complicité dans la fuite en Arabie Saoudite de Zine El-Abidine Ben Ali et de sa proche famille. Le tribunal de première instance de Tunis a en revanche prononcé des peines de prison allant de quatre mois à six ans contre 25 membres de la famille de l'ex-président Ben Ali et de son épouse Leïla Trabelsi, dont 22 étaient présents à ce procès, pour tentative de fuite et possession illégale de devises. Le général Seriati a expliqué être « victime d'une mise en scène » montée par l'ex-ministre de la défense Ridha Grira, actuellement libre.
BEN ALI SE DÉFEND DES ACCUSATIONS PORTÉES CONTRE LUI
L'ancien président Ben Ali, dont « l'image et la réputation ont été ternies », dit par ailleurs « qu'il est de son devoir de clarifier les points suivants » :
« Il n'a pas abandonné son mandat de président de la République et n'a pas fui la Tunisie. »
« Il n'a pas donné l'ordre pendant les derniers événements d'ouvrir le feu à balles réelles sur les manifestants. Cela est indubitable dans tous les contacts qui ont eu lieu entre la présidence de la République, le ministère de l'intérieur et le ministère de la défense nationale. Tout cela a été enregistré. »
« Il ne possède pas à titre personnel de compte bancaire hors de Tunis, ni en Suisse, ni en Autriche, ni dans aucun autre pays. »
« Il ne possède pas en France, ni dans aucun autre lieu dans le monde, aucun bien immobilier ou mobilier de superficie importante [...] »
« Concernant les armes illégales qui ont été trouvées en sa possession, ce sont des cadeaux officiels reçus de chefs d'Etat, enregistrées à l'inventaire officiel des archives de l'administration publique générale du président et des personnes officielles. »
« Concernant les bijoux qui appartiennent à son épouse, ce sont également des cadeaux officiels de chefs d'Etat. »
« Concernant les quantités de billets de monnaie, dont les images ont été diffusées à la télévision officielle, qui se trouvaient à sa résidence personnelle après son départ, elles sont une preuve supplémentaire d'une mise en scène frauduleuse. [...] Sur ces billets de banque se trouvait le sigle de la banque centrale tunisienne afin d'insinuer que le président a détourné de l'argent public [...] »
Autant d'accusations qui visent, aux dires de l'ancien président tunisien, à « représenter la période précédente comme le mal absolu en vue de préparer les Tunisiens à accepter un nouveau système politique élaboré à leur insu et par des extrémistes ». Et l'ancien président de rappeller les « réalisations incontestables pendant vingt-trois ans » qui peuvent être apportées à son crédit dans les domaines économiques, sociaux et politiques. Et de conclure en rappelant les réformes qu'il avait annoncées le 13 janvier et entendait mettre en œuvre.
PLUSIEURS CONDAMNATIONS
La justice tunisienne n'aura pas entendu la défense de l'ancien président, condamné à plusieurs reprises par contumace. Le 20 juin 2011, avec son épouse, Leila Trabelsi, pour détournement de fonds publics, à trente-cinq années de prison chacun, avec, de surcroît, 50 millions de dinars (25 millions d'euros) d'amende pour lui, et 41 millions de dinars (20,5 millions d'euros) pour elle ; le 4 juillet 2011, à quinze ans et demi de prison pour détention d'armes, de stupéfiants et de pièces archéologiques ; le 28 juillet 2011, à seize ans de prison pour corruption et fraudes immobilières, dans deux affaires d'achat et cession de terrains immobiliers au début des années 2000 ; le 7 avril 2012, avec d'anciens hauts responsables de son régime, à cinq ans de prison pour la torture d'officiers de l'armée ; et le 13 juin 2012, à la perpétuité, pour complicité d'homicides volontaires dans la répression en janvier 2011 du soulèvement populaire. L'ancien président est toujours réfugié en Arabie saoudite.
"Les révolutions arabes ne sont que des coups d'Etat militaires masqués"
ERIC DENÉCÉ, DIRECTEUR DU CENTRE FRANÇAIS DE RECHERCHE SUR LE RENSEIGNEMENT
Copyright Reuters
Propos recueillis par Valérie Segond | - 895 motsDe retour d'une mission d'étude en Tunisie, en Egypte et en Libye, Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (Cf2R), ancien du renseignement livre une lecture nuancée des événements du début d'année. Sans nier les aspirations des populations, il relativise l'ampleur du changement des équipes dirigeantes. Un prélude à de grandes déceptions.
Quelle lecture faites-vous du « printemps arabe » ?
Il y a dans ces pays une réelle aspiration à plus de liberté, mais pas nécessairement à plus de démocratie. Par ailleurs, je ne crois pas à la spontanéité de ces « révolutions », qui étaient en préparation depuis plusieurs années. Dès 2007-2008, des conférences organisées sous l'égide d'ONG américaines, comme Freedom House, l'International Republican Institute ou Canvas, et où étaient présents la plupart des blogueurs et des leaders de ces mouvements, ont instillé le germe de la démocratie, créant un contexte favorable aux révolutions. Le processus était le même que celui qui a précédé le démantèlement de l'URSS, la Révolution serbe, la Révolution orange en Ukraine ou encore celle des Roses en Géorgie.
Mais pourquoi ont-elles éclaté en 2011 ?
Des contestations populaires ou étudiantes dans les pays arabes se produisent régulièrement, mais elles sont à chaque fois réprimées par l'armée et la police. Pour la première fois, l'armée s'est désolidarisée de la police, en refusant de réprimer les soulèvements en Tunisie comme en Égypte, et les mouvements ont été observés par la presse internationale. Mais surtout, dans la semaine précédant les événements, les plus hauts représentants des armées de Tunisie comme d'Égypte se sont rendus à Washington, qui assure l'essentiel du financement de l'armée, pour obtenir le feu vert des États-Unis à un renversement des dirigeants. Ils ne supportaient plus la prédation des clans au pouvoir.
Ces révoltes seraient donc des coups d'État militaires prenant le visage de mouvements démocratiques spontanés ? Les manifestants de la place Tahrir n'avaient pourtant pas l'air manipulés ?
En êtes-vous si sûre ? Il est tout de même étonnant que dans ce pays où existent un militantisme islamiste et un net sentiment anti-israélien, aucun slogan anti-israélien ne soit apparu pendant les manifestations. C'est bien l'indice d'une « révolution » sérieusement encadrée. Quant à la « nouvelle équipe » au Caire, elle comprend le chef d'état-major de l'armée ainsi que l'ancien chef du service des renseignements, et s'est immédiatement engagée à respecter les accords internationaux signés, notamment les accords de Camp David auxquels est hostile une large partie de la population.
Et en Tunisie ?
Le ras-le-bol face face à l'avidité du clan Trabelsi était profond et touchait l'ensemble de la population confrontée à des difficultés économiques croissantes jusqu'aux entrepreneurs, dont beaucoup devaient « céder » des parts entières de leur business pour ne pas être inquiétés. C'est pour cela que des manifestations se sont produites dans toutes les villes du pays. La révolte y a été plus populaire et plus profonde qu'en Égypte, où les événements se sont, pour l'essentiel, limités à la place Tahrir. Mais comme au Caire, le nouveau gouvernement de Tunis comprend en majorité des collaborateurs de l'ex-président Ben Ali. Dans les deux cas, tout s'est passé comme si les jeunes générations avaient décidé de « faire sauter le bouchon » qui empêchait leur accès au pouvoir, sans changer fondamentalement le système ou le régime. L'imminence d'un coup d'État militaire était évoquée depuis dix-huit mois en Tunisie. Aussi n'est-il pas approprié de parler de « révolution ». L'Iran, en 1979, et l'URSS, en 1991, ont connu de vraies révolutions. Tout y a changé : les hommes, les institutions, les rapports internes, les relations internationales, etc.
Rien de tel dans les événements récents. Il s'agit d'un renouvellement des classes dirigeantes qui ont, avec l'accord de Washington, organisé des coups d'État « en douceur », en profitant d'une vague de contestation populaire qu'elles ont intelligemment exploitée. Ainsi, leur arrivée aux affaires bénéficie extérieurement d'une grande légitimité et donne le sentiment d'une rupture profonde avec le régime précédent. La situation est en réalité bien différente. D'ailleurs, pour Washington, c'est un « changement dans la continuité » modifiant peu l'équilibre régional, ce qui est étonnant pour des révolutions. Washington encourage et appuie les armées d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient pour qu'elles évoluent vers un rôle « à la turque » : c'est-à-dire qu'elles n'occupent pas le pouvoir - sauf cas de force majeure - mais soient les garantes de la stabilité du pays contre l'islamisme, qu'elles contribuent à la stabilité régionale et qu'elles ne manifestent pas d'hostilité réelle à l'égard d'Israël.
Comment lisez-vous la situation actuelle ?
Beaucoup de problèmes risquent de surgir : dans les deux pays, un fossé inédit est apparu entre l'armée, qui sort grandie des événements, et la police, qui a longtemps assumé la répression des manifestants. Les forces de l'ordre - surtout en Tunisie - en sont sorties profondément désorganisées. On pourrait voir une recrudescence de la criminalité nuisant à l'équilibre intérieur. Enfin, très vite, une partie de la population va réaliser qu'elle a été flouée. D'où de possibles chocs en retour et une reprise des émeutes. Nous en voyons peut-être déjà quelques signes avant-coureurs à travers les manifestations populaires qui semblent reprendre ici et là. Enfin, les islamistes se sont pour l'instant montrés plutôt discrets. Mais jusqu'à quand ?
عمار يخرج عن صمته من جديد.. ويتحدث عن حقائق خاصة بـ14 جانفي 2011!