Articles les plus consultés

dimanche 24 avril 2016

محطّات من تاريخ حركة الاتجاه الاسلامي سابقا ، النهضة حاضرا Témoignage de l'opposant Ahmed Menai

محطات  من تاريخ حركة الاتجاه الاسلامي سابقا و النهضة حاضرا

taires

Ahmed Manai: « Pourquoi j’ai rompu avec Rached Ghannouchi »

 
 
 
 
 
 
20 Votes

Ahmed Manai Jeune Afrique
Figure emblématique de la défense des droits de l’homme, il avait milité pour la légalisation du MTI, ancêtre d’Ennahdha, dans les années 1980. Avant de se brouiller avec son chef en 2005. Opposant à Ben Ali, dont il a dénoncé les pratiques et décrit les exactions dans Supplice tunisien. Le jardin secret du général Ben Ali (La Découverte, 1995), Ahmed Manaï, 74 ans, a été un farouche défenseur des droits de l’homme et a milité, dans les années 1980, pour la légalisation du Mouvement de la tendance islamique (MTI), rebaptisé Ennahdha en 1989.
Il paiera son engagement d’un exil forcé de dix-sept ans en France. Proche du courant islamiste tunisien sans y avoir jamais été encarté, cet ancien expert auprès de l’ONU revient sur la genèse du mouvement cofondé par Rached Ghannouchi et dévoile les raisons de sa rupture avec ce dernier.
« Un vendredi d’octobre 1968, un homme seul déambulait dans la mosquée de Paris. C’était Rached Ghannouchi. Nous fîmes connaissance et nous revîmes régulièrement au 15 de la rue de Belleville, où un lieu de prière et de rassemblement avait été aménagé. Il était croyant, mais n’avait jamais prié à la mosquée Zitouna de Tunis, bien qu’ayant suivi son enseignement durant sept ans. Rebelle, il me confia, en juillet 1969, en présence de son frère, qu’il voulait retourner en Tunisie « pour provoquer la révolte des Béni Zid », sa tribu d’origine. Il n’en fera rien, les siens ne l’ayant pas suivi. Nous étions de bons amis. Peu de temps après notre retour à Tunis, il sollicita même mon épouse pour demander la main d’une jeune femme qui s’était distinguée, à l’occasion de la Nuit du destin, par une brillante intervention devant Bourguiba.
Une démarche restée sans suite. C’est à cette époque que Ghannouchi rencontra Abdelfattah Mourou, Fadhel Beldi, Hmida Ennaifer et d’autres. Ensemble, ils décident de créer, avec des enseignants de la Zitouna, l’Association de sauvegarde du Saint Coran(1). Ils tenteront d’en prendre les commandes, mais seront rapidement exclus par le principal animateur de l’association, Cheikh Habib Mestaoui, qui soupçonnait quelque chose de louche. En 1973, le groupe devint une organisation clandestine, Al-Jam’iya al-Islamiya, s’exprimant dans les colonnes de la revue Al-Maarifa, du cheikh Ben Slama. Mais Ghannouchi voulait sortir de la clandestinité, car il disait craindre la réaction de Mohamed Sayah, figure du Parti socialiste destourien (PSD, au pouvoir) et patron d’une milice redoutée. Je le mis même en contact avec Abdallah Farhat, ministre de la Défense, et Mustapha Filali, ex-directeur du PSD (Octobre 1978). Mais ses camarades rejetèrent cette option. De ces années-là, il faut retenir l’adhésion de la Jam’iya aux Frères musulmans.

Ghannouchi m’avait demandé de les rejoindre. Je lui répondis que j’avais choisi de ne jamais associer islam et politique

La démarche avait été effectuée par Hmida Ennaifer, mais, à ce jour, tous les membres du groupe nient ce fait, pourtant établi. De même qu’ils nient les deux projets de coup d’État de 1987 et de 1991. Ghannouchi m’a d’ailleurs reproché d’avoir évoqué, dans les années 2000, ces opérations avortées, mais il les avait reconnues implicitement en me lançant, en 2006 : « Que fallait-il faire de Bourguiba et de Ben Ali ? » L’existence d’une branche paramilitaire (le groupe sécuritaire) au sein du mouvement m’avait du reste déjà été confirmée par son propre chef, Salah Karkar, auquel succédera Moncef Ben Salem. Ghannouchi et ses camarades créèrent le MTI en 1981. L’été de cette année-là, en plein ramadan, lors d’une réunion du mouvement à Monastir, les cafés, sous la menace des islamistes, durent baisser leur rideau pendant la journée. Informé, Bourguiba ordonna les premières arrestations. Quelques jours plus tôt, Ghannouchi m’avait demandé de les rejoindre. Je lui répondis que j’avais choisi de ne jamais associer islam et politique, l’assurant toutefois de mon soutien en cas de besoin. D’où mon engagement total dans sa défense et celle de ses amis jusqu’à leur libération, en 1984.

Ennahdha, c’est moi!

Après les attentats de Monastir et de Sousse en 1987, Ghannouchi est de nouveau arrêté, puis condamné à la prison à vie, mais je persistais à penser qu’il fallait sortir le mouvement de la clandestinité et l’intégrer pour le contrôler. Outre le fait d’avoir maltraité et persécuté les dirigeants islamistes, l’erreur de Ben Ali aura été d’abord de les gracier en 1988 sans les avoir jugés. L’issue des législatives de 1989 (le parti au pouvoir rafle la totalité des sièges à l’issue d’un scrutin truqué) conduit Ennahdha à renouer avec la violence. Le projet de coup d’État de 1991 couvait ainsi depuis longtemps. Le 18 mai 1989, dix jours avant qu’il s’exile à Alger, Ghannouchi m’avait soutenu qu’il lui faudrait « deux ans », sans être plus explicite. Il comptait alors sur une victoire du Front islamique du salut (FIS) algérien pour revenir en conquérant en Tunisie.

J’avais le sentiment qu’il vivait sur le malheur des autres et préférait fabriquer des martyrs

Notre dernière rencontre remonte à 1995, mais la rupture définitive aura lieu en 2005. Des détenus islamistes avaient demandé à être libérés. Avec un collectif, nous préparâmes une lettre à l’intention de Ben Ali. Ghannouchi, depuis Londres, eut vent de l’affaire et me signifia par téléphone qu’il était opposé à l’initiative, assurant que les prisonniers pouvaient faire la démarche individuellement. Écœuré, je rompis tout contact avec lui, car j’avais le sentiment qu’il vivait sur le malheur des autres et préférait fabriquer des martyrs plutôt que de voir des hommes réhabilités dans leurs droits (2).

Une secte qui n’œuvre que pour elle-même

Finalement, j’en aurai davantage appris sur Ennahdha lors de mon exil que durant ces dernières années, où elle a prétendu accepter le jeu démocratique. En réalité, ses dirigeants se battent contre l’État, qu’ils ne reconnaissent pas, et contre l’idée de patrie. Ils croient davantage au parti qu’en Dieu et sont prêts à mettre l’État à genoux pour servir leurs intérêts. C’est ce qu’ils font depuis 2011. Sans ses prisonniers politiques, Ennahdha aurait disparu depuis longtemps. Elle était d’ailleurs dans un état de quasi-mort clinique en 2009-2010, d’autant que la fracture entre les militants réfugiés à l’étranger et ceux qui étaient restés en Tunisie s’était creusée, une partie des premiers ayant bâti leur fortune sur les subsides qui auraient dû revenir aux derniers. Au sein d’Ennahdha, ce qui est utile au mouvement est forcément utile à l’islam, et non l’inverse.
Dans tous les cas, l’avenir du parti est tout tracé : Ghannouchi restera à vie son président parce qu’il en contrôle les finances. Il avait d’ailleurs affirmé en 2008 à des militants qui voulaient redynamiser le mouvement : « Ennahdha, c’est moi. Vous pouvez en créer une autre si ça vous chante. Ainsi va le parti de Ghannouchi tel que je l’ai connu, une fourmilière très organisée, comparable à une secte qui n’œuvre que pour elle-même.»
  1. L’Association de sauvegarde du Saint Coran* a été fondée par des Cheikhs de la Zitouna (Ennaifer, Mestaoui, El Béji et d’autres …) antérieurement à l’arrivée du groupe de Ghannouchi.
  2. Pour plus de détails sur les manigances autour de » l’Appel à la libération des prisonniers », lire la mise au point suivante:
  3. A propos de l’appel à la libération des prisonniers
    Mise au point
    Paris le 02/06/05
    Ahmed ManaïRhapsodie Tunisienne pourrait bien être le titre d’une œuvre romanesque tragi-comique de l’histoire de la Tunisie, de ses hommes et femmes politiques comme le fut le roman de Eduardo Manet, Rhapsodie cubaine (Grasset 1996), pour Cuba. Même avec nettement moins de talent, notre futur romancier ne manquera pas de nous convaincre que le règne de Ben Ali, sera aussi long que celui de Fidel Castro à Cuba. Parole de Manet.
    Premier acte :
    Un appel au Président de la République pour « la libération des prisonniers politiques pour des raisons humanitaires » a commencé à circuler il y a deux semaines à Paris après que son auteur l’ait couvé pendant deux mois. J’en ai eu copie le vendredi 20 mai. Ce n’était pas à vrai dire le texte historique qu’on nous avait promis et encore moins le discours de la méthode, version arabe, mais l’appel correspondait à ma vision des choses concernant la question des prisonniers. Ayant traversé les 50 ans d’indépendance de la Tunisie et autant de procès politiques et, me rendant compte, tout bêtement, que jamais le pouvoir n’avait cédé à la pression sur ce sujet- à quelques rares exceptions et dans des cas individuels- j’en étais venu très tôt à l’idée qu’il fallait à tout prix chercher à négocier avec le pouvoir. Et je l’avais conseillé à qui de droit, dès 1994.
    Cela ne m’a pas empêché d’agir tout au long des années 90, avec mes amis, tunisiens et étrangers, au sein d’associations tunisiennes et avec des ONG internationales, pour faire connaître le drame des prisonniers islamistes alors que les leurs se la coulaient douce, convaincus sans doute que ces derniers constituaient leur capital avenir. C’est de la haute stratégie, confortée par une double illusion : à savoir que le sommeil de Ben Ali est depuis quinze ans hanté par le spectre de ses prisonniers et que depuis que les américains ont décidé d’avoir des contacts avec les islamistes modérés, Busch ne dort jamais sans avoir une tendre pensée aux tunisiens.
    Deuxième acte :
    Connaissant tout le temps et le travail que demande une refonte du texte, je donne mon accord pour le signer en demandant néanmoins de l’expurger de deux phrases et surtout de celle qui m’a semblé me positionner, ainsi que d’éventuels autres signataires indépendants comme moi, dans les luttes qui traversent le Nahdha. Mon interlocuteur, toujours premier en tout, me promit de le faire d’autant « qu’il l’avait fait remarquer à l’auteur bien avant moi », me dit-il.
    Je promis de traduire le texte en français, d’aider à collecter des signatures, peut-être même celle de Cheikh Abdel Fettah Mourou que je savais partisan d’une telle démarche et d’aider par la suite à le médiatiser.
    Je fis faxer le texte au Cheikh qui me donna aussitôt son accord et le confirmera plus tard à un des initiateurs sans oublier de donner au préposé à l’information quelques adresses emel et des téléphones, notamment celui du correspondant d’Aljazeera à Tunis. Tout baigne donc ou presque…
    C’était sans compter avec la machine du Nahdha toujours prompte à phagocyter toute action risquant de contrarier sa stratégie. On bouge de partout, et Freebox aidant, on se téléphone de jour et de nuit durant des heures et… soudain mon portable sonne. J’étais dehors si bien que je n’ai pas reconnu tout de suite la voix. C’était Rached Ghannouchi que je n’avais pas revu depuis 1995 ni entendu au téléphone depuis mon hospitalisation en juillet 2001. Difficile de s’entendre avec toute la circulation automobile, alors on se donne rendez-vous le soir. Rendez-vous manqué. Alors il rappelle le lendemain 30 mai à 15H. On fait ensemble le tour de l’univers puis on descend sur terre… nos analyses divergeaient. Alors les cinq dernières minutes : cet appel et ses initiateurs ? Ma réponse est claire: le texte n’est pas le mien et je ne l’ai pas initié. Il appartient aux quatre premiers signataires dont il avait déjà la liste et je l’ai signé parce qu’il n’y avait aucune autre alternative pour les prisonniers, lui conseillant amicalement d’agir dans ce sens. On se quitte en nous promettant de nous revoir un jour dans un pays de Schengen, n’ayant pas personnellement de document de voyage depuis 3 ans et ne comptant pas en demander !
    Mon « interlocuteur privilégié » dans cette affaire, me téléphone vers 20H. On bavarde de tout et on revient, tout à fait fortuitement, au texte et à la phrase que j’ai demandé à enlever. Il me répond « qu’ils l’avaient maintenue parce qu’il avait été lui-même convaincu par la suite»…et moi alors, « il aurait fallu au moins me prévenir »… « Celui qui n’est pas d’accord n’a qu’à retirer sa signature » me répond-il ! Sur ce je salue et je coupe la conversation, la mort dans l’âme.
    Troisième acte
    Le miel et le fiel :
    Le mardi 31 mai un des initiateurs de l’appel me téléphone à l’heure du laitier et me demande si j’allais faire un démenti à propos de la manière dont le sitenahdha.net venait de rendre compte de l’appel. A moitié endormi je n’ai pas bien compris. Il m’explique alors que le site avait fait ceci et cela…et me promit de me rappeler après ses cours. Je me rendormis.
    Et vers 11H j’accède au site nahdha.net. Je me rends compte aussitôt de la supercherie. Une manipulation grossière qui n’aurait pu échapper aux plus débiles, mais qui a curieusement échappé aux initiateurs de l’appel qui sont tous formés à cette école.
    Le site présente en effet l’appel comme émanant de Cheikh Abdel Fettah Mourou, Docteur Ziad Doulatli et Ahmed Manaï, ce qui était tout à fait faux, comme expliqué plus haut, et soutenu par des opposants en exil, dont il ne cite pas un seul…et pour cause. Tous sont des démissionnaires ou des dissidents du mouvement nahdha dont les dirigeants n’ont guère envie de leur faire de la publicité. Ce n’est pas bien ni très honnête pour la bonne information mais c’est de bonne guère.
    Plus grave encore, trois photos, dont la mienne (je ne sais où ils sont allés la dénicher), illustrent l’information ce qui a dû provoquer la rage de tous ces serviteurs « d’Allah et de la bonne cause des prisonniers ». Je venais de leur ravir la vedette- mais les deux Cheikhs de Tunis aussi- mais c’est à moi que l’on me le fait signifier comme il convient en pareil cas.
    Celui qui m’a téléphoné à l’aube me rappelle au milieu de l’après-midi à la fin de ses cours. Professeur de son état, il venait de finir de dispenser son savoir. A peine je décroche le téléphone que l’homme qui ne commençait ses phrases que par un verset du Coran et ne les terminait que par un Hadith et qui était avec moi « Soukkar wa Asal, sucre et miel » comme disent les Egyptiens, me déverse tout son fiel et me débite un chapelet d’injures et d’insanités. Il raccroche aussitôt sans me laisser le temps de lui rendre la monnaie de sa pièce.
    Le 01/06/
    Je reçois un emel de mon « interlocuteur privilégié » qui me dit : merci Si Ahmed, tu as bien joué avec Ghannouchi et l’équipe du site nahdha.net….auquel je réponds aussitôt : « Tu n’as pas à me remercier Si…parce que je n’ai pas joué. Ce que tu aurais dû faire par contre, à deux reprises au moins, c’est t’excuser (pour l’affaire de l’amendement du texte). Ce vendredi je règle tout avec toi « soldes de tout compte » et je te dis adieu ainsi qu’à tous les autres ».
    Il me répond le même jour à 14H54 :
    « Depuis que je t’ai connu, jamais, j’ai pensé qu’on arrive à ce point là, j’attendais des coups de tout bord, mais j’ai jamais de toi, quand tu as accepté de participer au piratage et fraude, voire tu t’en fait partie sans aucun mot. .Pourtant on était au téléphone jusqu’à 20h.
    Malheureusement ce toi qui a commencé la rupture de notre amitié et certainement tu as bien calculé- avant tout- de choisir ton camp. Moi je n’ai aucun compte à régler avec toi. Sans rancunes ».
    Pauvre bougre, j’ai choisi mon camp avant que tu ne viennes au monde !
    Epilogue :
    L’Appel que ses quatre «coauteurs » et tous ceux qui les ont rejoints, dont Abdel Fettah Mourou, Ziad Doulatli et moi-même, espéraient en faire un événement à la mesure du drame des prisonniers, a été repris par quatre ou cinq sites internet.
    La cause qu’il était censé défendre a été occultée par une manipulation de bas- étage et dans laquelle des gens, en mal de reconnaissance et de vedettariat, ont marché les yeux fermés. Mais pourquoi faire un point de fixation sur ce site, alors qu’il y a à travers le monde des millions de sites, des milliers de chaînes de télévision, des centaines de milliers de journaux, dans toutes les langues…et de nombreux médias auraient repris l’information si un minimum d’effort a été déployé ? Non tout cela ne compte pas et seul compte le site nahdha.net.
    C’est à se demander vraiment si l’appel n’est pas adressé en priorité au Cheikh Rached ? Alors Si Rached, un petit effort en direction de tes enfants abandonnés et ils traverseront la Manche à la nage pour venir manger dans ta main !
    Au responsable de ce site : Qui que tu sois, bravo ! Tu es vraiment un grand chef. Je te remercie de m’avoir permis de vérifier, encore une fois, cette loi immuable de la nature, à savoir que « les nains vieillissent mais ne grandissent jamais ». Et sois gentil, retires ma photo s’il te plaît, de crainte que certains ne fassent une crise cardiaque en la regardant.
    A Hammadi Jebali, le seul détenu que je connaisse vraiment parmi les quatre cents prisonniers et plus :
    Depuis 15 ans, ton drame est le mien et ton appel à te sortir avec tes frères de l’enfer où vous êtes, me transperce le cœur. Tu dois te souvenir- tu liras ce texte un jour- des prisonniers de 1981, du travail formidable que nous avons accompli à la section de la LTDH de Sousse, avec notamment le Dr Hammadi Farhat, les regrettés Taieb Kacem et Ali Larnaout, président de la section. Ce n’est pas ce travail et bien d’autres efforts qui ont permis la libération des prisonniers mais la lettre de Cheikh Mourou et les efforts de MM. Mzali et Ben Slama en direction du président Bourguiba. Tu le sais bien !
    Au Président Ben Ali enfin. Vos conseillers et tous vos fonctionnaires, doivent vous informer que tous ceux qui sont en face de vous, mêmes unis, ce qu’ils ne seront jamais, ne menacent pas votre pouvoir.
    Alors s’il vous plaît Monsieur Le Président, un petit geste en faveur des prisonniers qui ont trop longtemps souffert.Paris le 02/06/05
    Ahmed Manaï


قــصــة حقيقية


البصبور:
البصبور إلي ما يدينيش لولدي واش نعمل بيه؟
تابعت مرة حصة على قناة تونسية، مصورة في بيت السيد محمد بن سالم وزير الفلاحة في عهد الترويكا. حكى فيها عن بطولاته وعذاباته ومنفاه. ما لفت انتباهي كلمة لوالده يحكي عن ظروف هروب كنته وأحفاده في بداية التسعينات. قال بعثتهم للجزائر. تعجبت لأنه لم يبعثهم بل فعل معهم ما فعلت أم موسى بولدها أرضعته وألقته في اليم وتركت أمره إلى الله.
هو لا يعلم شيئا عن الترتيبات، وكذلك كانت الأوامر. لا تسأل واعرف القليل، لا أسما ولا موعدا. القصة أعرفها لأني صانعها، صاحب خطتها ومنفذها. أبطالها ثلاثة: صديق لي في الدراسة من الجزائر لا أعطي اسمه لأني لم استشره، وخالي الحبيب المتقاعد في جيش التحرير الجزائري (كتبها اله له في ميزان حسناته وقد توفي من بضعة أشهر) ثم والدي الحاج علي الذي يبلغ من العمر 101 سنة، يعيش في قلعة سنان، لا يزال مواظبا على ورده القرآني.
لم يكن الأمر سهلا في بداية التسعينات أن تنتقل عائلة من زغوان إلى الحدود ثم إلى الجزائر، لكن الله ستر لما أخذنا بالأسباب رجالا ووسائل. حضر رفيق دراستي مع خالي إلى زغوان بسيارة جزائرية ومعهما جوازات سفر عائلية و"عجار" أي غطاء للوجه أبيض اللون تلبسه نساء الجزائر. سلمهم أبو محمد بن سالم عائلته دون كثير كلام ثم أخذت السيارة وجهة الغرب إلى قلعة سنان. "وجعنا من بيديهم سدا ومن خلفهم سدا فأغشيناهم فهم لا يبصرون". خالي الحبيب رحمه حفظ كلام اله كاملا في صغره في الجريد التونسي كان يتمتم ويدعو كلما اقتربوا من مراقبة أمنية. صديقي المهندس صاحب السيارة درس في تونس وتحولنا معا إلى الجزائر ونشطنا معا في افتتاح المساجد في الأحياء الجامعية وكذلك في نشر كتب الحركة الإسلامية التونسية وفكرها. هو نظيف، مثقف ثابت متخلق ومكافح، يعمل اليوم مديرا كبيرا في شركة بترولية كبيرة.
وصلت السيارة بحمد الله إلى وادي صراط. كان بيت والدي في الريف يبعد عن الطريق المعبد بكيلومتر واحد. وكانت المشكلة في الوشاية، لا تأت سيارة ليلا أو نهارا إلى دارنا إلا وحضر الحرس لتوهم ليعلموا من القادم. لذلك اختار خالي الوصول مع المغروب، نزل الجميع من السيارة وساروا على الأقدام إلي البيت والأطفال متعبون، بينما افتعل السائق العطب ورفع الكابو يصلح شأنه على الطريق المعبد.
كان خالي المجاهد الشجاع خائفا على هؤلاء الأبرياء أن يعيدهم البوليس إلى عذاباتهم، وقد رأى تلهفهم لملاقاة أبيهم في الجزائر. في هذه الأثناء كنت في الضفة الأخرى من الشريط الحديدي في قرية المريج ومعي السيد محمد بن سالم ننتظر على أحر من الجمر. كان الوضع في الجزائر مريحا لنا، والنظام لا يتابعنا بل يساعدنا خاصة في تمدرس الأطفال.
لما اقترب خالي من البيت أسرع الخطو ليخبر أمي بما حمله إليهم. قال: "مقداد بعث لكم قضية". فرح ابن أخي وقد تعود على أن أرسل إليهم أشياء مختلفة، فهمّ بفك رباط "البهيمة" ليحمل "القضية"، لكنه وجد أن "البرويطة" أسهل للاستعمال فأخذ يدفعها وكله فرح. كانت المفاجأة لأن "القضية" لم تكن كما تصور، امرأة مع ستة من أبنائها. اضطرب البيت، خاصة أنهم يعلمون أنني مطلوب من الأمن التونسي. حتى كتبي وصوري وذكرياتي خبئوها إلى حد الإتلاف. وما زاد الوضع تعقيدا هو وجود جيران فضوليين حتى لا نصفهم بشيء آخر.
لا أريد أن أتحدث عن واجب الضيافة فالأمر متروك لضيوف الحاج علي، بل إلى الله عساه أن يثقل به حسناته. بات الجميع يرتعشون من الخوف وتركوا أمرهم إلى صاحب الأمر. في الصباح كان الحاج علي على الحدود مستنجدا بقريب كريم رحل عنا هو أيضا رحمه الله: المساعدة يا صهري العزيز. فكر الرجل في صمت ثم قال: "عائلة، الشيء صعيب لو كان راجل كما جيت بكري، كنا انخلطوه مع النعاج ونحاولو، لكن مرا وذري، كيفاش باش نعمل لهم؟". قال الحاج علي: النهار بحسابو.
يطول الحديث بطول الأيام التسعة التي قضتها العائلة الضيفة "الكريمة". كان اليوم بدهر كما خبرت بعد ذلك من جهة تونس، ولم تكن جهة الجزائر بأقل ثقلا. كان صديقي محمد بن سالم يرتعش ويحسب الدقائق تمر عليه طويلة. وجاء الفرج في اليوم التاسع ليرتاح الجميع ويستقبل بن سالم عائلته ونقول للواحد منهم "لا تخف نجوت من القوم الظالمين".
بعد عقدين م الزمن تغيرت الأحوال، وتلك الأيام نداولها بين الناس. عدت إلى تونس واستمتعت بلقاء الأحبة، وجدت والدي يتسلق نحو سنته المائة، وحكى لي بكثير من التفصيل ما كنت سمعته في مجمله. في ليلة بينما نحن جلوس نسمع الأخبار، ظهر على الشاشة رجل. قلت لأختي: انظري هذا الوزير. قالت ما لي وما للوزير؟ قلت: هل تذكرين تلك الفتاة الصغيرة التي كنت تغطينها كلما دخلت جارتنا؟ قالت وما علاقة هذا بتلك؟ قلت هو زوجها. قالت سبحان الله مقلب الأحوال.
سي محمد بن سالم كي رجع لتونس وجد أن شعب تونس يحب النهضة ولما تنحى عليه الضغط والتزوير أعطى الأغلبية للنهضة وزعيمها "المناضل الكبير" الشيخ راشد. عشرون عاما في المنفى وسي محمد بن سالم ما غلطش كما فعل بعض الآخرين. راهن كليا على الشيخ راشد، سانده في كل مرة تبرم به الأصدقاء أو نقده الملاحظون. وهكذا كان الشيخ يزكيه أينما حل وارتحل باسم النهضة ومسجونيها ومعذبيها. فتح له أبواب التجارة شرقا وغربا في علاقة لا يعرف تفصيلاتها الكثير من الناس. لم يبدع سي محمد بن سالم كثيرا خلال عشريتين من العمل في فرنسا، بقي كما هو لا يقرأ ولا يكتب. ورغم ذلك تربع على وزارة هي بكل المقاييس فوق السيادية في بلد فلاحي كتونس بتعاضدياته وزياتينه وأراضيه الدولية.
وزارتان كان لا بد من دعمها بثالثة في التعاون الدولي والاستثمار، لم يصدق أحد كيف ولمن أسندت. ذلك أن السيد بن سالم كان لا يرد له طلب بل لقد كان كبير المفاوضين من طرف النهضة مع أحزاب الترويكا في قسمة طرطة الحكومة. هذا خاصة بعد ما ضمن للشيخ راشد دعم صهره على رأس دبلوماسية الثورة.
كنت ليلتها في المقر، جاءني هاتف ما كنت أتوقعه. صديقي في الدراسة المهندس الجزائري الذي خاطر بحياته من اجل إنقاذ عائلة السيد بن سالم. وجدته على ما عهدته من نقاوة النفس ودماثة الخلق. وما زاد المفاجأة قوة أنه كان يرافقه صديق لنا ثالث من فلسطين. جاءا يباركان لنا ما نالنا من خير ويدعوان لنا بالتوفيق والنجاح. حاولت دون جدوى أن أجعله يلتقي بكبير المفاوضين على الوزارة لكن بدون جدوى. لقد كان في شأن آخر. يا سي محمد بن سالم هذا الرجل يستحق أن تقبل رأسه.
أعود إلى الوالد الكريم الحاج علي، ليتم لي باقي القصة. بعد أن نجح في إيصال عائلة بن سالم إلى مأمنها، بدأت المتاعب تطل عليه. أما أبو محمد بن سالم فما إن تأكد للنظام خبر فرار أحفاده حتى تركه وشأنه خاصة أنه لا يعرف فعلا من هربها للتكتم الكبير الذي حافظنا عليه. الحاج علي على العكس لم يكن بذلك الحظ. بلغ الخبر آمر الشرطة فأرسل زوجته تساوم دون حياء وتبتز وكان لها ما أرادت، خروف كلما اقترب العيد مقابل السكوت. ولم ينته الأمر هناك، كان الحاج علي مراقبا، وكانت الأخبار تأتي تباعا إلى الأجهزة الأمنية من الداخل والخارج حتى تضخم ملفي لديها. كان والدي يزورني من حين لأخر في الجزائر يأخذ أخبارا و"مصروفا". انتهى الأمر إلى قرار منعه من السفر. ثارت ثائرته وصرخ في الأعوان في المركز الحدودي بقلعة سنان: ألا ترون أني رفع عني القلم. من حقي أن أرى ابني. أجابه احدهم: لو كان ولدك عاقل رانا خليناك. ابنك إرهابي.
فكر الشيخ طويلا واهتدى أن يغير الممر الحدودي إلى ساقية سيدي يوسف. لم يعرف المسكين أن بن علي جعل من تونس سجنا كبيرا للأحرار، وأنه لا تخفى عنه خافية. في الساقية فحص الشرطي الجواز ثم أعاده إلى الوالد. كان شرطيا ولد حلال عرف الحكاية. نظر له الوالد بغضب ثم تركه وخرج. لحق به الشرطي: يا حاج، يا حاج، خوذ بصبورك. لكن الوالد لم يلتفت إليه. لحق به وكان اليوم ممطرا ومد له في كثير من الأدب جواز السفر، فرماه الوالد في الوحل وانطلق وهو يصرخ: خذوه، كولوه، واش نعمل بيه، البصبور الي ما يوصلنيش لولدي ما عندي ما نعمل بيه.
بصبور الحاج علي إلى اليوم محجوز في الداخلية.
أيها القراء الكرام، من أعجبته القصة ومن لم تعجبه أجيبوني بربكم. هل هو كثير على الوالد أن يجعل سي محمد بن سالم من زيارته وشكره أولوية وقد شرفته الثورة بأن أعادته ورفعته إلى الوزارة؟ ألم تقل العرب "إن أنت أكرمت الكريم ملكته؟". أليس مما يرفع شأننا في حركة النهضة أمام شعبنا أن لا ننسى ذوي الفضل خاصة لما يكونوا في سن الوالد الذي تجاوز المائة؟ لماذا يرحل عن الدنيا وجواز سفره محجوز؟ وكيف سنعيد الحقوق الأكبر لأصحابها إن نحن تناسينا الأسهل منها؟
أكتب هذا النص بكثير من الحياء من أناس أعرفهم ضحوا بالكثير لا يعرفهم أحد ولم يعلموا أحدا ولم يطلبوا شيئا، كثيرون منهم لم ينتم للنهضة لكنه بذل ما يملك، اقتسم معنا أكله، وحرستنا كلابه وحملتنا حميره وأخفتنا مطاميره. باسم النهضة اعتذر إليكم أيها الكرام الشرفاء، خليتوها لربي وربي لا يضيع الأمر لديه
مقداد اسعاد

المصالحة الوطنية الشاملة .. صحوة ضمير .. أو ورطة جديدة لمسار العدالة الإنتقالية .. ؟
في خضم حملة الإستئصال البوليسي لكل نفس معارض وخاصة منه الإسلامي في العهد النوفمبري لم يتردد الجنرال علي السرياطي المدير العام السابق للأمن الوطني على تذكير منظوريه بواجب التّحلّي بالسلوك الحضاري في جهاز الأمن والحرص على تنفيذ تعليماته وأوامره الإدارية حسبما تمليه عليه مشمولاته في وزارة الداخلية حيث كانت إدارة العامة للمصالح المختصة والإدارة العامة للسجون والإصلاح خارجة إشرافه بما أنّها كانت منضوية مباشرة تحت سلطة رئيس الجمهورية ووزير الداخلية وكاتب الدولة للأمن .. وهو ما كان يكشف التناقضات في التوجهات الأمنية بين ما كان يسعى إلى إرسائه الجنرال علي السرياطي من عادات وتقاليد أمنية وإدارية في التعامل مع المواطن ..
إلاّ أنّ التيّار الجارف كان أقوى من عناصر التصدي له رغم إشراف الجنرال علي السرياطي على مجلس الشرف بنفسه في وزارة الداخلية لتطهير جهاز الأمن من الشوائب التي تشوّه الأداء الأمني بالفساد والتجاوزات والإنتهاكات التي فاحت رائحتها خارج حدود الوطن بعد الثورة الإتصالية التي شهدها العالم لتزيح حواجز الصمت والتكتّم ..
ورغم هول ما حدث من ظلم وقهر وإستبداد في سنوات الجمر فإنّ شيطنة الجنرال علي السرياطي لا يمكن أن تنصهر في كشف الحقيقة الغائبة بل تزيد في تعثّر العدالة المفقودة لشهداء الثورة وجرحاها كما لا يُنصف هذا التوجّه ضحايا سنوات الجمر الذين تحوّلوا إلى سلعة للمضاربة والمزايدة والإقصاء في مقايضات الغرف الخلفية للعدالة الإنتقالية التي أباحت عبر نفوذ بارونات المعبد الأزرق الإفلات من العقاب للفاسدين والمجرمين الأصليين في أجهزة سلطة المخلوع حتّى توجّه سماسرة المواقف في الأحزاب والجمعيات إلى إلقاء الإتهامات جزافا يمينا وشمالا لتمييع مسألة كشف الحقيقة في غياب الموضوعية والنزاهة في التعاطي مع ملفات الإجرام السياسي في تناقض تام مع إستحقاقات الثورة التي غذّتها الإحتجاجات والحيف والتعذيب الممنهج ضد مخالفي الرأي والمعارضين السياسيين بمختلف إنتماءاتهم في العهد البائد ..
قد يُعاب على الجنرال علي السرياطي أنّه لم يستقل من خطة مدير عام للأمن الوطني في تسعينات القرن الماضي بما أنّه كان على علم بتجاوزات وإنتهاكات حاشية وبارونات مافيا المخلوع في وزارة الداخلية إلاّ أنّه يجب الأخذ بعين الإعتبار ما تعرّض له كاتبه الشخصي محمد المحواشي من تعذيب وحشي أدّى إلى وفاته في مخافر أمن الدولة عند إكتشاف مجموعة براكة الساحل التابعة للجناح العسكري السرّي لحركة النهضة .. وهو ما قد يكون سببا باطنيّا في عدم إستقالة الجنرال علي السرياطي الذي تقلّد لاحقا منصب مدير عام للأمن الرئاسي مدة قرابة العشر سنوات قبل الثورة ..
وما لا يعرفه الكثير أنّ الجنرال علي السرياطي كان يدير منذ ربيع سنة 2006 بوادر مصالحة شاملة مع العديد من النهضويين اللاجئين في جميع بلدان العالم وهو ما إعتبره راشد الغنوشي وعصابته اللندنية زلزالا خطيرا قد يقصف ويغصف بموارد النهضة المالية والبشرية في الخارج ..
إذ يعلم الجميع في تونس وخارجها مدى حجم الربح المالي السهل للعصابة الغنوشية المافيوزية في إستثمار مآسي المساجين والمضطهدين النهضويين من خلال التسوّل السياسي وجمع التبرعات الخيرية وأموال الزكاة من أثرياء العالم العربي والإسلامي .. حيث بعد رجوع المئات من اللاجئين النهضويين الى تونس دون شرط او قيد وصلت مساعي الجنرال علي السرياطي إلى إقناع المخلوع في أواخر صائفة سنة 2007 بوجوب العفو عن باقي قيادة حركة النهضة وهم 23 نفرا قابعين في السجون منذ أكثر منه عقد ..
إلاّ أنّ إضراب جوع المحامي محمد النوري في مكتبه في نهج مختار عطاء الله رفقة الصحفي سليم بوخذير أفسد المبادرة ورأى المخلوع في هذا الإضراب سعيا الى التنغيص والتشويش على إحتفالات الذكرى العشرين للسابع من نوفمبر خاصة وأنّ قناة "الجزيرة" كانت تواكب وتبث تصريحات المضربين عن الطعام وباقي المعارضين المساندين لطلب جواز السفر وحرية التنقل من خلال حملة "سيّب لخضر" ..
وإنتهى الأمر بالمخلوع الى رفض إمضاء قرار العفو عن باقي القيادة النهضوية في تلك الفترة لتغادر مجموعة الــ 23 قيادي نهضوي السجون قبل إحتفالات السابع من نوفمبر الموالية بإصرار من الجنرال علي السرياطي الذي كنت أنسّق معه شخصيا كل ما من شأنه أن يخفّض وتيرة من الإحتقان السياسي والحقوقي مع المعارضة في تونس وخارجها لتجاوز غوغاء وشوشرة تجّار المواقف وسماسرة المآسي ..
لذلك ..
- كيف يمكن تفسير صحوة الضمير التي إنتابت كاهن المعبد الأزرق ليتشدّق علينا في المدة الأخيرة بضرورة المصالحة الوطنية الشاملة ؟
- من يصدّق هذيان كبير الكهنة في مزاعم البهتان وتوظيف مآسي الغير في التستّر على جرائم خيارات نهضوية تصادمية مع دكتاتورية البوليس ؟
- هل يكفي حج رموز العهد البائد إلى المعبد الأزرق لطي صفحة الماضي بجرّة قلم ؟
- من يتحمّل مسؤولية العنف والعنف المضاد الذي ذهب ضحيّته آلاف الأبرياء إلى السجون والمقابر في العهد النوفمبري خاصة إذا علمنا أنّ في رصيد حركة النهضة تفجيرات نزل سوسة والمنستير والجناح العسكري للقيادة الغنوشية المتورط في محاولتين إنقلابيتين علاوة عن عملية باب سويقة الإرهابية وما تخلل ذلك من إضطرابات طلابية ورش بالماء الحارق ومصادمات ميدانية مع أجهزة البوليس ؟
- كيف يمكن لمن لم يتصالح مع ذاته وأهله داخل حركة النهضة أن يتصالح مع غيره خاصة وأنّ حركة النهضة على أبواب إنعقاد مؤتمرها القادم في أجواء يسودها الشقاق والإحتقان بين الهياكل والقواعد ؟
- كيف يمكن لراشد الغنوشي أن يدعو إلى المصالحة الوطنية الشاملة في حين أنّه أصبح بعد الثورة جزءا من الإشكاليات المطروحة التي تعطّل هذه المصالحة الحقيقية ؟
- كيف يمكن أن يتشدق بالمصالحة الوطنية الشاملة ويقود هذه المبادرة من أرسل شباب تونس إلى محرقة الشام بعد أن أمضى على فتوى الجهاد في سوريا على وثيقة ترجع للتنظيم الدولي للأخوان المسلمين بعد الثورة ؟
- كيف يمكن أن يكون صاحب مبادرة المصالحة الوطنية الشاملة من تورّط في تصدير الإرهاب وإرسال الإرهابيين إلى ليبيا وسوريا ؟
- هل نحن في حاجة إلى مصالحة ورقية لتحويل الأنظار عن الإهتمامات الجوهرية في تونس أو يدخل ذلك في باب التشويش على المصالحة الوطنية التي تكفّلت بها هيئة الحقيقة والكرامة ؟
- هل أصبحت نية راشد الغنوشي وعصابة المعبد الأزرق صادقة ونزيهة في تحقيق المصالحة الوطنية الشاملة بعد أن ساهمت حركة النهضة في توريط البلاد في متاهات ديبلوماسية نحن في غنى عنها علاوة عن تخندق رموز من قيادتها في الفساد والمقايضات الخسيسة "تسليم البغدادي المحمودي" ؟
- ما هو مصير المجموعة الأمنية 8 نوفمبر 1987 التي أنقذت راشد الغنوشي من مشنقة آخر العهد بورقيبي خاصة وقد أصبحت في المدة الأخيرة معاول المعبد الأزرق تروّج في وسائل الإعلام أنّ هذه المجموعة تابعة للمخلوع في حين أنّها تابعة للجناح العسكري السري لحركة النهضة ؟
- كيف يمكن لزعيم الشقاق والنفاق في المعبد الأزرق أن يقود مبادرة المصالحة الوطنية الشاملة بالكذب والغش والبهتان والمغالطات المفضوحة التي تدفع إلى هضم مآسي مسيرة شريحة لا يُستهان بها من النهضويين الذين ما زال يتبرأ منهم راشد الغنوشي حتى لا يقع تصنيف حركة النهضة تنظيما إرهابيا ؟
- هل أنّ هيئة الحقيقة والكرامة كفيلة بتأمين المصالحة الوطنية الشاملة بتركيبتها الحالية مع الإصرار على تجاوز أطراف فاعلة قامت منذ عهد المخلوع بمساعي كبيرة في إرساء هذه المصالحة الوطنية الشاملة التي لم ينخرط فيها راشد الغنوشية وشلته الإنتهازية أثناء غربتهم القسرية بين لندن وباريس ؟
- هل يكفي تعيين رئيسة هيئة الحقيقة والكرامة سهام بن سدرين سفيرة في إحدى الدول الأروبية لإجهاض مسار العدالة الإنتقالية من أجل تمرير قانون المصالحة مع الفاسدين والمجرمين في العهد البائد وتجاوز ضحاياهم ؟
تساؤلات موجهة إلى يخشى الظهور علنا بوقوفه وراء أكذوبة المصالحة الوطنية الشاملة التي إستحسنها القطيع في مجلس شورى حركة النهضة لمواصلة الإلتفاف على إستحقاقات الثورة التي ما زالت تبعث بلعناتها إلى كل من خان شهداء الثورة وضحايا مآسي سنوات الجمر ..
هذا على الحساب قبل أن يُفتح الكتاب ..
د. الصحبي العمري


دوام الحال من المُحال
( .. و تلك الأيّام نداولها بين النّاس ...)
هذه الصورة الّتي صورت قيادة الاتجاه الإسلامي في الجامعة على أنهم عصابة سوء احتجزت عميد كلية العلوم ، هي علامة صارمة على استبداد النظام و توجهه منذ عهد بعيد إلى توظيف كلّ طاقات الدولة و امكانياتها لضرب خصومه السياسيين.
هذه الصورة و ما صاحبها من دعاية و شيطنة للتيار الإسلامي ، هي بداية لتهيئة الأجواء و الرّأي العام لمحاكمة الاتجاه الإسلامي في سبتمبر 1981 ، إثرى التحركات التلمذية في الجامعة و المعاهدالثانوية كردة فعل عن استشهاد ابن منطقتي الهادي المحضاوي رحمه الله ، و هو أول شهيد في صفوف التيار الإسلامي. و بحكم أننا لم نكن متعودين بهدا النوع من الملاحقة و الهرسلة ، أدخل علينا هذا الحدث نوعا من الارتباك و كانت صور المقاومة له فردية . فبينما كان موقف الإخوة الذين عُرفوا بأصحاب الكهف هو محاوله تدبير كيفية سريعة للخروج من البلد، عولت، فيما يخصني، على نفسي و على أصدقائي و أساتذة كليه الشريعة و أصول الدّين جزاهم الله عنا كل خير . في تلك السنة من أواخر شهر أفريل 1981، عمل الأخوان الفاضلان الدكتور عبداللطيف البوعزيزي و الأخ العزيز الأستاذ الطيف موسى الجمني إلى تهريبي إلى معتمدية الكريب أين يوجد الأخ الحبيب الذي لن أنسى فضله أبدا محمد البوعزيزي شقيق عبداللطيف حيث كان مسؤولا عن ضيعة فلاحية خلابة ، و في تلك الضيعة عشنا معه أيّاما جميلة تمكنا فيها صحبة الأخوين المذكورين سابقا من المراجعة الشاملة بعيدا عن الضوضاء و الانشغالات اليومية استعدادا لامتحانات آخر السنة. و قد كانت تلك الفترة هي أحسن فترة و أفضلها للمراجعة ، و هو ما لم يتوفر لي في السنوات الفارطة بسبب الواجبات النضالية . و حان وقت الامتحانات في شهر جوان و كالعادة رتب الأخوان الكريمان بامكانيات جدّ متواضعة تدابير العودة إلى العاصمة تونس لإجراء الامتحانات في موعدها. و تعاطف معي مَنْ يعرفني من الطلبة و أساتذة الكلية و رسموا خطة أمنية حتي أجري الامتحانات دون أن يتفطن البوليس إلى تواجدي داخل الجامعة . و من هؤلاء الشيوخ و الأساتذه أذكر الشيخ الفاضل الشّاذلي النيفر و قد كان عميذا للكلية رحمه الله و طيب ثراه . و أذكر الأساتذة الدكتور عبدالمجيد النجار ود. رشيد التليلي و ذ. مختار التليلي و د. محمد بولجفان و د. عبذالله الوصيف و غيرهم من الأساتذه جزاهم الله خيرا . و فعلا أجريت الامتحانات بكل شجاعة في جوّ سياسي مشحون و نجحت بفضل الله تعالى . بل و اكثر من ذلك نطمت و بعض الإخوة من كلية الشريعة زيارة عمرة باسم اللجنة الثقافية التي كان عناصر طلبة الاتجاه الإسلامي يشرفون عليها في شهر رمضان من تلك السنة ، و كانت الغاية من تنظيم هذه الرحلة هو تهريب بعض القيادات المشبوه فيهم إلى الخارج قبل أن يبدأ النظام في شنّ حملته على الإسلاميين . و كان من المهربين بطريقة غير مباشرة طبعا الشيخ محمد الهادي الزمزمي، و الشيخ ضو مسكين و عبدالقادر الجديدي و غيرهم من الإخوة الذين لم أعد أذكرهم. و فعلا ، ما هي إلا أيّام و بدأ النظام في شنّ حملته الشاملة على الإسلاميين ، و هكذا استطاع الإخوة الذين شاركوا في هذه الرحلة أن ينجوا من الاعتقال بفضل الله تعالى، فكانت رحلتهم بلا عودة . و بعد مذة قصيرة وقع ترتيب مسألة خروجي إلى الخارج عن طريق الجزائر و كان ذلك حوالي 2 أو 3أوت 1981 ، و من الجزائر إلى فرنسا يوم 6 أوت 1981 . و في رحلتي هذه ، تركت الأخ المناضل مختار الدريدي و قد كان أصغر واحد في المحاكمين سنة 1981، إذ كان تلميذا ناشطا و مناضلا في صفوف الحركة التلمذية ، و لم يكن له جواز سفر يمكنه من الدخول إلى فرنسا . و حتى يتمكن الأخ المختار من دخول فرنسا أرسلت له جواز سفري مع المرافق الذي رافقنا في رحلتنا و عاد إلى الجزائر ليرافق البقية . و فعلا بعد يومين دخل الأخ مختار الدريدي التراب الفرنسي بجواز سفري ، فجزى الله تعالى ذلك الجواز الأخضر الذي مكن شخصين من دخول فرنسا بكل أمان ، وقد كان أول جواز سفر أتحصل علية من الدولة التونسية. هكذا أُبعدت عن بلدي و أهلي لأكثر من 27 سنة . نسأل الله تعالى أن يتقبل أعمالنا و تضحياتنا و يختم لنا بالباقيات الصالحات، و أن يجعل تلك الإعمال رغم ما شابها من أخطاء خالصة لوجهه الكريم و نسأله حُسن الخاتمة .


قائمة الأبرياء الذين قتلهم البوليس السياسي في نظام بن علي تحت التعذيب أو نتيجة الإهمال داخل وخارج السجون. هذه القائمة نشرتها " جمعية حرية وإنصاف " :
1- عبد الرؤوف العريبي قتل يوم 11 ماي 1991 في الداخلية.
2- فتحي الخياري 5 أوت 1991 في بوشوشة.
3- فيصل بركات 8 أكتوبر 1991 الحرس نابل.
4- رشيد الشماخي 24 أكتوبر 1991 الحرس نابل.
5-عامر دقاش 11 جوان 1991 الداخلية.
6- عبد العزيز المحواشي 30 أفريل 1991 الداخلية.
7- عبد الواحد عبيدلي 30 جوان 1991 منطقة سوسة.
8- فتحي الوحيشي 26 وفمبر 1996 قابس.
9- كمال المطماطي 8 أكتوبر 1991 منطقة قابس لم تسلم جثته.
10- لطفي قلاع 6 مارس 1994 منطقة جربة حين عودته من فرنسا.
11- مبروك الزمزمي فيفري 1991.
12- نور الدين العلايمي 10 سبتمبر 1991.
13- اسماعيل خميرة توفي في 10/11/1994
14- عزالدين بن عائشة توفي في 15/02/1994
15- الشاذلي بن حريز توفي في 1994
16- رضا البقجاوي توفي في 1994
17- سحنون الجوهري توفي في 25/01/1995
18- جميل وردة توفي في 1997
19- مبروك الزرن توفي في 6/5/1997
20- عبد القادر الصويعي توفي في 1995
و قد توفي في إضرابات عن الطعام في السجون التونسية كل من :
21- علي المزوغي توفي في 1997
22- رضا الخميري توفي في 1997
23- عبد الوهاب بوصاع توفي في 2002
كما توفي تحت التعذيب بالسجن المدني 9 أفريل بتونس :
24- السيد المولدي بن عمر جانفي 1992
هل يصير دمي -بين عينيك- ماءً؟
أتنسى ردائي الملطَّخَ بالدماء..
تلبس -فوق دمائي- ثيابًا مطرَّزَةً بالقصب؟

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire